Égyin : Un Genre Poétique Birman
L’Égyin (birman : ဧချင်း, prononcé [ʔè dʑɪ́ɰ̃]), également orthographié eigyin, est une forme de poème classique birman adressé à un enfant royal, exaltant la gloire des ancêtres. Ces chansons revêtent une importance académique significative, fournissant des aperçus historiques sur les événements contemporains et le contexte autour de leur composition.
L’égyin est similaire à la berceuse. Cependant, la principale différence réside dans le fait que, contrairement à la berceuse, l’égyin n’est pas facilement compréhensible par les enfants, car il traite de la famille royale et de leur grandeur. Grâce aux égyins, qui révèlent la gloire des royaux, nous pouvons suivre l’histoire à travers eux. Les princes et princesses pour lesquels les égyins ont été composés sont notés par les historiens sous le nom d’Égyin-Bwe-Khan (ဧချင်းဖွဲ့ခံ).
Les vers de l’égyin commencent et se terminent par le mot « ဧ » (é), ce qui explique son appellation. En d’autres termes, parce que le poème est chanté paisiblement et silencieusement (အေး, é), il est appelé eigyin.
L’égyin comporte quatre syllabes par ligne, composées avec les mêmes dé-voyelleurs pour rimer. La manière de composer les vers principaux est similaire à celle utilisée dans le pyo. Il y a de cinq à seize strophes, y compris deux strophes de sept syllabes à la dernière ligne. De la période d’Inwa à la période de Konbaung, on peut trouver 12 égyins anciens célèbres et 40 ou 50 nouveaux égyins. L’égyin de la princesse rakhine (fille de Ba Saw Byu) et l’égyin de Thakhin Htwe sont parmi les plus anciens.
Compositeurs Notables et Œuvres
L’égyin le plus ancien connu est le Rakhine Minthami Eigyin (litt. ’Rakhine Princess Eigyin’), composé par Adu Min Nyo, un ministre royal à la cour de Mrauk U dans les années 1450, et le plus ancien manuscrit sur palmier de la poésie birmane. L’égyin s’est largement développé sous la dynastie Toungoo. Le poète populaire était Nawadegyi, qui a composé l’égyin de la mère du roi, dans lequel il révélait la gloire des ancêtres même depuis la période Pyu. Un autre poète notable était Min Zeyandameik, qui a composé l’égyin Minyenara, qui évoquait les douze mois agréables de Toungoo.
Exemple de Poème Égyin
Voici un exemple d’égyin, qui illustre les caractéristiques de ce genre poétique :
Au clair de l’aube, le roi s’éveille,
Son ancêtre éclatant, sa fierté veille.
Dans le jardin royal, les fleurs s’épanouissent,
Les cœurs des sujets, en lui, s’épanouissent.
Les chants résonnent, la gloire s’élève,
Égyin des ancêtres, l’histoire s’achève.
Sous le ciel doré, la sagesse perdure,
Dans les vers sacrés, l’amour se murmure.