L’automne a déployé son manteau de brouillard,
Sur nos cœurs fatigués que l’hiver va saisir ;
Il est temps de quitter ce sublime hasard,
De clore le grand livre et d’éteindre le désir.
Je ne garde de toi nulle aigreur, nul courroux,
Rien que le souvenir d’un rêve inachevé.
Nos chemins se défont, incertains et si flous,
Comme un dernier parfum sur le marbre gravé.
Le spectacle est fini, le rideau retombé,
La scène est désormais livrée au grand silence.
À l’ombre du passé, mon esprit a sombré,
Mais je bénis l’instant de notre doux immense.
Vole vers d’autres cieux où l’azur est plus clair,
Laisse-moi le regret, emporte la lumière.
Que ton âme s’apaise en ce nouvel hiver,
Adieu, mon bel amour, ma danse dernière.

