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Élégie de L’élégie – Élégie
L’Élégie de Jacques Chessex est un poème qui résonne avec la mélancolie et la réflexion sur le passage du temps. Écrit au XXe siècle, il s’inscrit dans un contexte où l’auteur explore les thèmes de la mémoire, de la beauté éphémère et des regrets. Chessex utilise des images puissantes de la nature pour évoquer le lien profond entre l’humain et son environnement, offrant ainsi une méditation sublime sur l’existence et la mortalité.
Si Dieu m’avait dicté mes mots comme il faisait Quand il avait besoin d’un chant sublime pour son Livre! Fragment du chant premier Poème toujours à regretter le temps qui se vide du temps Plainte condamnée à demeurer l’ombre De l’orchestre héroïque et doux Qui faisait sonner ses cuivres solaires dans un autre Age Un jour je voyais se lever la lumière sur une belle forêt vallonnée Le soleil sortait de l’eau d’un lac Les oiseaux planaient sur une falaise ouverte comme un pur visage Et le poème qui jaillissait de ces cimes et de leurs pentes Se muait en élégie aussitôt que je l’écoutais monter en moi et prendre forme Un jour j’étais penché sur un beau corps Me promenant par ses cimes et par ses pentes Et le poème qui survenait de ce paysage Se faisait élégie à sa naissance Jusqu’à ma langue et à mes yeux Au fond de mon corps pour quelles larmes Source où je descends à ta nuit de miel frais pour quel regret Pour quel savoir de ces départs et de ces halles Si toujours se réveille un voyageur à quelles alarmes Quoi me parle dans la cave de tes os Toujours pour assombrir mes mots Le vent par-dessus les forêts accouru de l’Ouest Apporte la pluie sur la maison et sur les trembles Où brûle encore un incendie bas et clair Ton visage passe avec la lueur du soir sur les tombes d’Elseneur Où la mésange en toute saison chante un autre air Mais le vent vient d’autres bois inconnaissables Et mon chant lie un autre espace que celui du visible et de l’invisible Où s’affrontent la joie et l’ombre Comme le givre et le soleil triste Dans l’arrière-saison pleine d’odeurs De pommes trop sucrées et de tombes Je suis à la recherche du secret Qui me ferait aimer la mort, dit l’Élégie Et moi je n’ai pas de peine à lui répondre Si je suis cette part de moi qui me fuit Et je dis cette obscurité étale Sans gloire et sans mensonge attendant D’être moins sot et moins aveugle Peut-être à la fin pour voir les rayons du mystère zélé À m’accabler à me ravir ce peu de terre
À travers cette élégie, Chessex nous invite à réfléchir sur notre propre relation avec la vie et la mort, tout en nous encourageant à apprécier la beauté éphémère qui nous entoure. Explorez d’autres oeuvres de cet auteur captivant et partagez vos pensées sur la poésie touchante de Chessex.