Le silence a repris sa demeure glacée,
Où résonnait jadis le rire de nos soirs ;
L’hiver a recouvert l’allée entrelacée,
Et repeint de givre mes sombres désespoirs.
Je cherche vainement la trace de ton pas,
Dans cette chambre vide où dort le souvenir ;
Le temps suspend son vol, mais tu ne reviens pas,
Et je sens le frisson de l’ombre m’envahir.
Point de fiel, point de cri, nulle vaine colère,
Juste ce goût amer d’un astre déclinant ;
Ton image s’efface en douce lumière,
Comme un parfum subtil qu’on perd en cheminant.
Il faut clore le livre et souffler la chandelle,
Accepter que l’azur se voile de brouillard ;
Mon âme gardera, blessure sentinelle,
La beauté de tes yeux et de ton dernier regard.

