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En un Bois Calme et Frais

Francis Vielé-Griffin, poète du début du 20ᵉ siècle, nous invite à plonger dans ‘En un Bois Calme et Frais’, un poème où la nature devient le reflet des sentiments amoureux. À travers des images évocatrices et une musicalité délicate, il explore l’harmonie entre l’homme et son environnement, tout en révélant les profondeurs de ses émotions. Ce poème reste une œuvre significative qui nous rappelle l’importance de la connexion avec la nature et l’amour.
En un bois calme et frais
Où ne danse nulle ronde
Que de mes songes diaprés
La menthe sauvage abonde ;
J’y fis maints rêves vrais
Au loin du monde.
Le doux bois, la sainte forêt,
Avec ses arbres familiers,
Ses taillis dont on ne saurait
Nombrer les tiges par milliers ;
Assis à l’ombre hospitalière
Je mâchonne une feuille de lierre.
Ecoutant chuchoter les peupliers.
Quand court un frisson blême,
Par leurs feuillages éparpillés :
«
Ton rire est cher à l’écho même, «
Qui l’a redit parmi les saules, «
Et c’est ainsi que moi je t’aime «
Et vais redisant tes paroles ; «
Ton ombre est fraîche à l’herbe grise, «
Ton doux poids réjouit la mousse, «
Ainsi mon âme aussi s’est mise, «
En l’ombre de ton âme douce ».
Il pleut sur les mousses fleuries
A grosses gouttes de soleil ;
Les heures vont par les prairies
Et l’air s’engourdit de sommeil ;
Par delà l’allée en arche,
Par delà l’ogive des branches
Plane, parfois, une nuée aux ailes blanches ;
Là-bas, sur l’horizon de plages,
La lenteur des plus lourds nuages
S’est profilée en patriarche,
Aux rêves graves et sages ;
Plus ne s’entend le chant du merle,
Il vient une rumeur des plages :
«
C’est quelque chose d’être ainsi «
Insoucieux qu’ailleurs déferle, «
La mer de
Vie avare et folle ; «
Ta voix est une vague, aussi, «
Ta voix qui s’enfle et qui s’éperle «
Ainsi, légère et sans parole ».
Les heures vont rieuses ou silencieuses
Et l’ombre tourne au pied lourd des yeuses,
Qui baignent dans la clarté molle ;
Les rayons obliquent lentement,
Et, sous la brise, les feuilles écouteuses
Chuchotent de moment en moment
Un nom qui jamais ne varie :
«
En un clair chant d’amour joli, «
Ta voix aux feuilles se marie, «
A l’eau gouttant au roc poli, «
Au gazouillis de l’air,
Marie,
«
Ta voix doucement se marie ;
«
Cette ombre est violette et rose,
«
Tu tiens une fleur de coquette
«
De ta main lente qui se pose ;
«
La fleur est rose et violette ;
«
Ton col s’incline au gré des gammes
«
Qu’éperle ra lèvre mi-close :
«
C’est ainsi que rêvent les femmes ;
«
T’aimer ainsi, c’est quelque chose… »
Les bouleaux ont des sveltesses de femmes
Parmi les pâles pins moroses ;
Le vent, muet tantôt, vagit et veut parler
Comme un enfant qui s’éveillerait.
Comme un enfant qui veut parler
Le vent ne sait que pleurer ;
Le vent pleure en accords éoliens,
Tristes à faire pleurer,
Tristes comme ton ombre nuit qui vient ;
Et la forêt lentement s’isole :
On y marche comme un intrus au crépuscule,
Sa vie auguste se recule
Loin de l’homme et de sa parole
Trop mesquine pour son grand rêve d’ombre ;
Le bois se solennise en temple,
Le bois religieux contemple
La mêlée où doit vaincre l’ombre.

O l’hymne des grands pins vers le soleil qui sombre !
La lamentation ulule lente et traîne
Par la vallée en lourds rythmes de thrène ;
Les feuilles planent et vont atterrir ;
Par les gaulis d’ombre tramés
Sanglore la honte de mourir ;
L’éternelle forêt agonise à jamais ;
Muettes, les feuilles se tassent pour pourrir
Dans l’ombre, à jamais.
En conclusion, ‘En un Bois Calme et Frais’ est une invitation à méditer sur notre relation avec la nature et la manière dont elle enrichit nos expériences humaines. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Francis Vielé-Griffin pour découvrir d’autres réflexions poétiques sur l’amour et la vie.

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