back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !
Article précédent

Epithalame

L’œuvre ‘Epithalame’ de Flavien Ranaivo est une réflexion poétique et sage sur l’amour et le mariage. Écrite dans un style intemporel, ce poème fusionne des conseils pratiques avec des métaphores évocatrices, offrant une lecture à la fois enrichissante et touchante. Dans le contexte culturel malgache, il révèle des valeurs universelles concernant les relations humaines et l’engagement amoureux.
Un petit mot, Monsieur,
un petit conseil, Madame.
Je ne suis pas celui-qui-vient souvent
comme une cuiller de faible capacité,
ni celui-qui-parle-à-longueur de journée
comme un mauvais ruisseau à travers la rocaille,
je suis celui-qui-parle-par-amour-pour-son-prochain.
Je ne suis point la pirogue-effilée-qui-dérive-sur-l’eau-tranquille,
ni la citrouille-qui-se-trace-un-dessin-sur-le-ventre,
et si je ne suis à même de fabriquer une grande soubique (1),
je suis toutefois capable d’en faire une petite.
Epi et homme sont ressemblants :
l’un l’autre, à sa façon, produit :
le premier des grains, le second des idées.
Je ne suis pas celui-qui-danse-sans-être-invité,
ni le-célibataire-qui-donne-des conseils-aux-gens-mariés,
car ne suis pareil à l’aveugle qui voit pour autrui.
Vous n’êtes point sots que l’on sermonne,
vous êtes de noble descendance,
vous êtes les voara (2) au feuillage touffu,
les nénuphars parures de l’étang.
Vous êtes les-deux-amours-nées-un-jour-faste,
personne ne s’est occupé de vous.
Vos amours ne sont point larmes-provoquées-par-fumée,
ni raisin-verts-ramollis-par-doigts-d’enfant.
Tenez à l’amour comme à vos propres prunelles.
L’avoko fleurira-t-il trois fois dans l’année,
la lune aura-telle douze phases dans le mois ?
Que vos amours ne s’en ressentent point.
Doux l’amour lorsqu’il ressemble à du coton :
souple et moelleux et jamais ne se brise.
Eau de la grève :
jamais ne tarit.
Sentier :
fréquentez-le souvent, il paraîtra plus vivant.
Ne soyez pas comme le rocher et le caillou :
l’énorme reste muet, le petit ne grandit.
Les bœufs sauvages se dressent,
mais ne se cache l’amour.
Les patates ne se pilent :
cuites telles quelles, elles sont déjà tendres.
L’amour est la corde humide qui enlace le mariage.
Ainsi, faites comme les arbres d’Ambohimiangara :
fruits éternels, branches souples.
Le conjoint comme le sel :
en grains il n’entame les dents, en poudre il rehausse la viande.
Seriez-vous fatigués ?
Couchez-vous sur le côté.
Seriez-vous ankylosés ?
Mettez-vous au soleil.
Coup de bambou ?
Marchez sous le ravenala.
Les pots en terre d’Amboanjobe se cassent au bout d’une semaine,
Le mariage, lui, est comme la chair,
la mort seule la sépare de l’os.
Occasions de querelle :
autant que ce sable.
Un conseil :
ne soyez pas comme le petit chien battu par un fou
et qui crie sa douleur à tous les environs :
les scènes de ménage ne se divulguent pas.
Toute chose a sa raison d’être ;
montagne : refuge des brouillards,
vallée : abri des moustiques,
bras d’eau : repaire des caïmans ;
l’homme, lui, est sanctuaire de la raison.
Vous, jeune homme,
ne soyez pas l’homme-réputé-courageux
et qui a peur de passer la nuit seul dans le désert.
Désagréable la vie au poulailler :
le coq chante tandis que la poule caquette.
Si la corde est tendue, ne tirez davantage.
Ne suivez pas les conseils de Colère,
sitôt exécutés ils deviennent regrets.
Fruits verts, ne les récoltez pas,
ils vous rendront malades.
L’emportement ne peut porter bien loin ;
les râles s’arrêtent à la hauteur du nez.
Le pire des malheurs :
larmes.
Discorde :
furoncle au front, dépare le visage, douloureux par surcroît.
Ne convoitez pas la coiffure qui sied à la voisine.
Pêche à la nasse :
ne raclez trop profond, vous aurez de la vase ;
désir démesuré vous donnera maladie.
De la sagesse faites un lamba :
vous vous en couvrez si vivez,
si mourez, un linceul.
Ne soyez pas comme les chats :
friands de poisson, ils détestent la nage.
Le travail est l’ami des vivants.
Travaillez donc, travaillez,
les pauvres sont des charges pour l’humanité.
Seriez-vous beau, mais besogneux :
parlez, on vous écoute,
en chemin vous marcherez derrière les autres.
Car l’enfant qui ne veut travailler :
dans un verger, maraudeur ;
dans la ville, quémandeur ;
à la maison, de trop.
Le travail, mes amis,
seul fait l’homme.
Que la femme toute la journée durant,
au métier s’accroupisse,
que l’homme soit dans les champs du lever au coucher du soleil ;
si procédez ainsi, et que Fortune n’apparaisse,
ne vous désolez point,
le Seigneur-Parfumé vous viendra en aide.
À travers ‘Epithalame’, Flavien Ranaivo nous invite à réévaluer nos perceptions de l’amour et du mariage. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de cet auteur fascinant et à partager vos réflexions sur ce poème poignant.

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici