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Et les Îles Feront Silence

Jean-Claude Renard, figure emblématique de la poésie contemporaine, nous entraîne dans un voyage poétique à travers ‘Et les Îles Feront Silence’. Ce poème invite à explorer le mystère de l’homme tout en tissant des liens profonds avec la nature et l’univers. À travers des images puissantes et évocatrices, Renard fait résonner les thèmes de l’amour, de la mémoire et de l’identité dans un monde en constante mutation.
Toute pierre investie du sacre qui l’enfante Prendra sous le sang frais la fable du royaume Et verdeur de cresson dans l’eau signifiante Qui lie et qui délie le mystère de l’homme. Ô montagne embrasée de l’amour connaissable L’inconnaissable amour a son nom sur tes tables! J’entends qu’un pays s’incanle Dans le matin de manne et de-menthe, Au sort des sources. L’être sondé d’un poulpe blanc Fera ma soie et mon corail. L’océan S’ouvre pour qu’il naisse et que l’été qu’il vérifie En traversant la mort où la mer sacrifie Ait mémoire, ait voyance des grands soleils purs. Un corps secret, dans l’iode, annonce le futur. C’est au peuple habité don de noire lumière Par ravins conduisant à la flamme première. J’y célébrerai noce. Ô fleuve des falaises J’aurai pouvoir en toi de mûrir les genèses Et d’enchanter la terre ! L’esprit dans mes os J’atteindrai comme le navire des troupeaux Les prairies propices à la transparence. L’air vermeil bruit au bord de la Durance. Une odeur de melons, de lavande et de lait Couvre l’agneau saignant sur le lit des galets. Ma force est là — mon lieu de transhumance, La jeune laine où la chaleur commence. Ces bois prédits, l’âme me les conseille. L’âme fonde alliance avec la chair qui veille. Devant la ville luisent des tournesols. Une seule fontaine aimante sous le sol Les mains intérieures, la neige, la mort même Du sourcier attentif à capter la fontaine. L’enfance y quête l’âge Dont l’âge souverain garde le vrai langage : La parole qui rassemble et qui plénifie. Mais les corps sont anciens dans les amères pluies Et leur sang séparé du sang de mes raisins. J’ai préparé des poissons et des pains Dont la présence émerveille les choses : Qui les mange, en moi change et se métamorphose. Rcstera-t-il des sèves, des roses, des rivières Vivantes de la vie scellée entre mes pierres? Les fêles de ma race par nuits rouges se fêtent. Des bêtes pures louangent mes planètes. Je n’ai légendes que de terres exactes. Toute espérance fait avec moi son pacte. Tout auspice en moi s’accomplit. Les eaux transmuent que proposent mes puits. Mes astres convient la connaissance. J’arme la mort du temps des réelles essences. J’arme l’amour des temps d’un amour sans saisons Dont ma beauté habite les maisons. Mais ma beauté brûle dans les ténèbres ! Que mes taureaux tués sur les roches funèbres De leurs cendres fidèles fécondent les cavernes : L’anis embaumera dans l’ombre où l’âme hiverne ! Comme une fraîcheur de grenade et de pomme C’est sainteté que le vrai nom de l’homme. Les bancs d’algues du soir s’échouaient à Méjcan. Notre table luisait de moules et d’oursins, De figues bleues, du grès de la cruche de vin. Une promesse d’herbe émouvait la maison. Les rites étaient purs — beaux comme des poivrons Dans les chambres cachées qu’exorcisait la lune. Un mystère peuplé de présences communes Veillait sur notre sang et notre sang veillait Les prophètes qui voient les plaines de juillet. Tes soleils sont de houx, de gui. Jamais perdu, jamais saisi Qui est en moi, qui n’y est plus ! L’eau va et vient sous les talus. Je ne vois pas ce que je vois — Ta nuit de tilleul et de noix. Je vois ce que je ne vois pas — Tes mains sont dans les résédas. Oreille ouverte, oreille close J’entends les lacs aux lauriers-roses : Ton nom de silence et de sel. Mais je n’entends pas les pétrels ! Viennent les îles ! Ma force, mon repas Sont dans les feuilles comme cerises fraîches. C’est ma lumière qu’en la tienne je cherche. La mère habite mieux qu’un jeune ruisseau Les vases sèches, les toits roux de la crau. Ma ville est mûre, sous les vents de lavande. Dans les fourrures de la profonde offrande. Toute révolte distante de l’amour Reste stérile — n’arme comme une tour Que contre l’homme. Glaise d’or cl de cuir. Les eaux ne s’ouvrent si je ne sais mourir De la mort seule qui fait ressusciter. Mes lièvres, dans l’herbe obscure, quelqu’un les traque. Un chien frais, un épervier pur sur ma piste. C’est cache sans abri que ces fourrés, ces cistes. Des menhirs de verre emmurent mes îles. Ô lumière aiguë ! Je m’enracine — m’exile. Le seul feu que je fuis m’a déjà consumé. Mon sang est pris. Mon sang ne se soumet Aux signes sur la proie, mais n’est vivant que mort. Ne plus tenter de voir, d’entendre, d’ouvrir l’or : La ténèbre d’enfance est mangée de merveilles ! J’ai ta menthe — un manteau de mohair. L’eau brusque lapide le sommeil. L’arcane dans l’huile du soleil Est un dos nu. J’ai tes daims, tes truites. Ton sang teint les frontières détruites. Ô mystère de cette distance Moindre en moi, moindre que ma distance! Un front de femme honore le feu. Son vœu n’est plus que d’être ton vœu, Tes peupliers. La mer prophétise. Ma mère au goût de coings, de merises, Fait foisonner l’enfance — la fête. La terre fraîche autour de sa tête Se solennise. Et moi dans ce puits Ni lumière ni nuit je ne suis.
Ce poème encourage une réflexion sur notre place dans l’univers et la beauté qui émerge des mystères de l’existence. N’hésitez pas à plonger plus profondément dans les œuvres de Jean-Claude Renard pour découvrir d’autres trésors poétiques.

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