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Euphonies

Le poème ‘Euphonies’ de Francis Vielé-Griffin nous transporte dans un monde de nostalgie et d’émotions intenses. Écrit à l’aube du 20ᵉ siècle, ce poème illustre la beauté fugace des moments d’amour et de rêve, tout en évoquant une profonde mélancolie. À travers des images lumineuses et des métaphores délicates, Vielé-Griffin nous invite à réfléchir sur la nature éphémère des sentiments et l’impact durable des souvenirs.
Ce furent là des heures douces,
O ma dame des roses blondes,
Où tournoyait en folles rondes
L’essaim des rêves sur les mousses,
Et vous disiez des choses douces.
Ce furent des baisers de rêve,
O ma dame des roses blondes,
Comme fleuries en d’autres mondes ;
Et sous la lune qui se lève.
J’ai cueilli des baisers de rêve.
Ce fut mon radieux poème,
O ma dame des roses blondes.
J’aurais noyé parmi les ondes
De vos tresses mon âme même :
Et vous n’aimez plus qu’on vous aime.
Sais-tu l’oubli
D’un vain doux rêve.
Oiseau moqueur
De la forêt ?
Le jour pâlit,
La nuit se lève,
Et dans mon cœur
L’ombre a pleuré ;
O chante-moi
Ta folle gamme,
Car j’ai dormi
Ce jour durant ;
Le lâche émoi
Où fut mon âme
Sanglote emmi
Le jour mourant…
Sais-tu le chant
De sa parole
Et de sa voix,
Toi qui redis
Dans le couchant
Ton air frivole
Comme autrefois
Sous les midis ?
O chante alors
La mélodie
De son amour,
Mon fol espoir,
Parmi les ors
Et l’incendie
Du vain doux jour
Qui meurt ce soir.
Les mots que vous disiez je les redis à l’ombre,
Le verre où vous buviez je l’ai brisé de rage ;
Accroupi dans la nuit sinistre de la plage
J’écoute le canon lointain d’un brick qui sombre…
Et que vous importait mon âme, douce dame ?
Mon amour ingénu, vous deviez en sourire ;
Et puis, en somme, était-ce à moi de vous le dire.
Et devais-je espérer que vous prissiez mon âme ?
Le phare, à l’occident, alterne ses couleurs ;
La sirènt haie hulule au ras des syrtes ;
Mais la nuit glaciale est claire de pâleurs…
Qu’avais-je à vous parler de roses et de myrtes,
Vous dont les yeux changeants émerveillaient mon cœur,
Vous dont la voix trop douce étonna ma candeur ?
Ton cœur larmoie
Ce soir de
Mai,
Comme un enfant ;
Ton cœur larmoie,
Et se défend
D’avoir aimé
Comme un enfant……
Ton cœur regrette,
En ce doux soir,
Comme un remords ;
Ton cœur regrette
Ses rêves morts
Et cet espoir,
Comme un remords…
Ton cœur hésite
Et craint d’aimer
Comme d’abord ;
Ton cœur hésite…
Et c’est au bord
De cette mer,
Comme d’abord…
Ton cœur se grise
Au même vin
Sans le savoir ;
Ton cœur se grise
En ce doux soir,
Encore en vain,
Sans le savoir…
Le rêve conscient qui te donne ma vie
Est triste du regret des futurs abandons,
Et la sente rieuse, où l’âge nous convie
Pour l’étape d’une heure où nous nous attardons
En ce rêve joyeux qui te donne ma vie,
Nous mène au carrefour prochain des abandons…
O la rieuse sente où l’amour nous convie
Et l’étape alanguie où nous nous attardons !…
Ce rêve d’énergie est lâche et fol en somme
Et ce toujours banal est menteur en effet ;
Car la fatalité surhumaine nous somme :
La trame de nos vceux s’effile et se défait,
Et tout serment d’amour est lâche et fol en somme ;
Car je connais trop bien le serment que j’ai fait,
Et que l’oubli fatal du lendemain nous somme,
Et comment ce lien fragile se défait…..
Mais ce rêve idyllique est comme l’accalmie ;
Ta voix chaude me berce ainsi qu’un océan ;
Et ta parole arrive à mon âme endormie
Comme un chant vague avec l’oubli de ce néant
Du rêve, et de l’amour, et de son accalmie ;
Laisse voguer mon âme au loin sur l’océan
Et berce de ta voix son rêve d’endormie ;
Puisque demain devra pleurer tout ce néant.
Voici, pour vivre une heure, un rêve riverain.
Les sables et les saules gris, et le serein
Espace du ciel clair, et toutes les prairies
Vers l’occident, où vont les génisses nourries
De fleurs et d’herbe douce ; et tu peux vivre, ainsi,
Ignorant quel hasard t’a mené jusqu’ici,
Rieur du rire inconscient, rêveur du rêve
Gai des forêts d’avril où sourd un chant de sève.
Car le jour est joyeux et le fleuve s’endort :
On y pourrait cueillir le reflet des fleurs d’or.
Il s’envole de blancs flocons aux toisons grises
Des nuages, épars aux plaines inconquises
En lents troupeaux brouteurs et que pousse, berger
Invisible des infinis, un vent léger,
Si léger que son vol à peine effleure l’onde…
Et la passivité de cette heure est féconde.
En conclusion, ‘Euphonies’ est un appel poétique à apprécier les instants d’amour tout en venant à termes avec leur impermanence. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Francis Vielé-Griffin et à partager vos impressions venant du cœur.

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