L’Exil du Souvenir
Dans l’ombre d’un soir aux reflets mélancoliques,
Un orphelin errant, cœur meurtri par l’oubli,
Fuit l’ombre du passé aux douleurs cyniques,
Exilé, il cherche un éclat de vie enfui.
II.
Sur les sentiers solitaires et d’automne,
Où le vent murmure de tristes confidences,
Il porte en lui l’amer goût de l’abandon,
Espérant, dans l’exil, briser son silence.
III.
Dans un recoin oublié d’un monde obscur,
Naquit l’idéale quête d’une vérité,
Telle une flamme vive, pure et sans murmure,
Qui guide son être vers l’âme d’un passé.
IV.
L’errance le mena aux abords d’un édifice,
Où, en un sanctuaire de pierre silencieuse,
Une cathédrale, aux allures de supplice,
Gardait les secrets d’une époque fastueuse.
V.
Les voûtes s’élevaient, vastes et mystérieuses,
Au firmament d’un rêve en quête d’issue,
Sa pierre, jadis noble, désormais mélancolique,
Chantait l’histoire d’amours désormais disparus.
VI.
Dans le clair-obscur d’un matin d’infortune,
L’orphelin, las, pénétra en ce temple muet,
Où l’âme de la pierre crie, sous l’auguste lune,
Des légendes passées, oubliées à jamais.
VII.
Au cœur du silence, vibrant d’échos d’antan,
Il sentit palper l’étrange parfum d’un mystère,
D’un souffle jadis ardent dans un temps lointain,
Que la nuit insuffle aux murailles de pierre.
VIII.
Ses pas résonnaient en un triste martèlement,
Sur l’ardoise usée d’un sol digne de prière,
Et dans l’ombre épaisse d’un divin recueillement,
Lui vint à l’esprit une douleur amère et sincère.
IX.
Quand, près d’un autel figé en son immobilité,
Un feuillet jauni glissa par un souffle discret,
L’orphelin, ému, recula dans son immensité,
L’œil agrandi, découvrant l’empreinte d’un secret.
X.
« Ô lettre aux plis fanés, vestige d’un passé,
Par toi se dévoile mon énigme oubliée,
Par toi se tisse l’âme de mon destin brisé,
Révèle-moi la lumière en ce ciel délaissé. »
XI.
D’une main tremblante, il saisit l’antique missive,
Dont l’écriture fine évoquait jadis des serments,
Telle une caresse douce, promesse narrative,
Que nul ne saurait effacer, même avec le temps.
XII.
Les mots, en filigrane, narraient une vie brisée,
Des noms effacés, des amours devenus cendres,
La vérité s’échappait en vague murmurée,
Éveillant en son cœur des rêves à méprendre.
XIII.
Dans la pâle lumière d’une aube onirique,
Sa voix se fit écho, dialoguant avec l’ombre,
« Ô destin, de mon sang, quelle est l’issue tragique,
Si l’on espère une paix dans une vie qui succombe ? »
XIV.
Un murmure du vent, complice de ses tourments,
Répondit en soupirs l’âme de la cathédrale,
« L’exil t’a valu l’amertume des instants
Où le passé en lettres se meurt en ritournelle. »
XV.
Ainsi le verbe s’enchaînait en douce plainte,
Et dans la pénombre, les voix d’autrefois
S’unirent à ses pleurs en une triste étreinte,
Aux échos d’un souvenir qui réclame son choix.
XVI.
Les pierres, vieilles gardiennes de mémoire obsédée,
Recopiaient en silence l’histoire du carton,
D’un passé secret, par le destin effacé,
Que recelait la missive en un sceau profond.
XVII.
L’orphelin, le front plissé en quête d’explications,
Dévoila le message aux rimes si émues :
« Dans l’ombre où je meurs, tu trouveras la raison
D’un sang, d’un feu, d’un rêve à jamais révolu. »
XVIII.
L’encre, témoin muet des peines oubliées,
Semait sur le parchemin l’écho de ses pleurs,
Et chaque mot portait, sous la forme dorée,
La trace d’un amour perdu aux vents traîtres et durs.
XIX.
Les souvenirs, phares d’un destin désespéré,
S’entrelacèrent aux brisants de son âme noire;
Il vit, dans le reflet des vieilles pierres usées,
L’ombre d’un être cher qui n’était plus que mémoire.
XX.
« Ô lettre, toi qui scelles l’écho des tourments,
Dis-moi, quelle vérité se cache en tes pages ?
Est-ce le sang d’un père, la lueur d’un présent,
Ou l’incarnation d’un destin de naufrage ? »
XXI.
La voix antique de l’édifice, en harmonies subtiles,
Répandit un soupir sur le vitrail des regrets,
Et par le doux frisson d’arcanes volatiles,
Le passé se fit murmure en un chant de secrets.
XXII.
Dans l’antre sacré des pierres et des reliques,
Les ombres jouaient avec le temps foudroyé,
Et, parmi ces vestiges d’une vie héroïque,
L’orphelin s’égare, l’âme d’une foi oubliée.
XXIII.
Les stances de la lettre, gravées par l’Espoir,
Dissipaient le voile épais d’un douloureux exil,
Rendant à son cœur meurtri un triste éclairoir,
Avant que retentisse l’heure de l’inéluctable péril.
XXIV.
Les pas le menèrent vers l’autel en ruine,
Où jadis palpitaient les serments éternels,
Et sous l’effet de la mémoire qui le fascine,
Il lut encore, dévoré par des chants trop cruels.
XXV.
« Que veux-tu, ô destin, de mon âme en errance ?
Dois-je, dans l’agonie, espérer un renouveau,
Ou bien, à jamais, n’être qu’une errante danse,
Dans le silence glacé des heures que je fardeau ? »
XXVI.
La lettre, telle une oraison aux accents fins,
Révéla des cris lointains et douloureux aveux,
D’un amour contrarié, de feux aux yeux divins,
Et d’un sang lié aux morts par des liens silencieux.
XXVII.
La vision onirique se fit plus cruelle encore,
Quand sur le parchemin, le temps écrivit sa rengaine,
« Ton exil fut le fruit d’un destin qui se morte,
Et l’âme de tes aïeux se consume en peine. »
XXVIII.
Les larmes, perles d’amertume aux joues endolories,
S’écoulaient en un chapelet sur son visage,
Chaque mot, chaque vers, telle une douloureuse magie,
Rappelait l’insoutenable et funeste héritage.
XXIX.
Sous le regard muet des colonnes ancestrales,
Le jeune être se laissa choir dans l’obscurité,
Car l’écho de la lettre, aux sonorités fatales,
Chantait une vérité de tristesse inégalée.
XXX.
« Ô destin impitoyable, pourquoi ce cruel fardeau ?
Ai-je jamais espéré, dans l’exil de mon être,
Trouver la lumière sur le chemin de mon chaos,
Quand, en vain, je cherche un espoir à admettre ? »
XXXI.
Ainsi, en l’absolu recueil des larmes et des pleurs,
Le soir s’achevait, couronnant d’un ombre funeste
La quête de l’orphelin, prisonnier de ses peurs,
Dirigeant son âme vers l’ultime geste de hardes.
XXXII.
Le temps, inéluctable, tissait son sombre dessein,
Et dans la cathédrale, berceau d’un rêve éteint,
L’orphelin, aux abois, se fondait au destin,
Consumé par les douloureux vers de son chemin.
XXXIII.
Les échos des siècles s’inscrivaient en stances amères,
Là où le verbe sacré se mêlait à la douleur,
Il comprit, dans un aveu, que les âmes éphémères
Sont vouées à se perdre, sans retour, sans lueur.
XXXIV.
« Voilà, murmura-t-il, la fin de mon errance,
La page scellée d’un passé ô combien funeste,
L’amour, le sang, la vie, se sont tus en silence,
Et mon destin se noie en tristesse manifeste. »
XXXV.
Ainsi se referma, en un soupir désespéré,
Le chapitre douloureux de son âme en exil ;
La lettre, ultime preuve d’un temps effacé,
Fit éclater en lui l’amère et tragique idylle.
XXXVI.
Dans la nuit qui descend, pareille à un adieu,
Il s’agenouilla, cœur brisé, face aux murs pétrifiés,
Et comme une larme d’argent sur un voile creux,
Sa vie s’effaça, dans un rêve enivré.
XXXVII.
Sur le sol de la cathédrale, en silence sacré,
L’orphelin gît, condamné par sa quête infinie ;
Les lettres d’un passé en ses yeux égarés,
Chantaient la fin inévitable d’une âme meurtrie.
XXXVIII.
Ô triste destin, incarcéré en rime éternelle,
Tu offres à nos cœurs le poids d’un funeste fardeau,
Car tout exilé, en quête d’une vérité si belle,
Subit le douloureux écrin d’un amour trop haut.
XXXIX.
Entends, lecteur, le chant de la cathédrale muette,
Où l’orphelin, en vain, chercha l’éclat d’un espoir,
Son âme confondue, son destin en pleine défaite,
Nous rappelle combien l’exil est un funeste miroir.
XL.
Dans un ultime soupir, l’ombre d’un regret infini,
Il laissa derrière lui, en lettres d’un temps passé,
La preuve d’un cœur brisé, d’une quête, d’une vie,
Que l’on ne peut pleurer que pour un rêve effacé.