moi-mÊme je ne sais pas ce quâils veulent dire.
Ce que je ne sais pas
me retient encore. Et toi tu as raison dâinterroger.
Nâinterroge pas.
Je te dis que je ne sais pas.
Deux lumiÃĻres parallÃĻles |
venant du mÊme centre. Le bruit de lâeau
qui tombe, en hiver, de la gouttiÃĻre pleine
ou le bruit dâune goutte dâeau tombant
dâune rose dans le jardin arrosÃĐ
doucement trÃĻs doucement un soir de printemps
comme le sanglot dâun oiseau. Je ne sais pas
ce que veut dire ce bruit ; pourtant moi je lâaccepte.
Les choses que je sais je te les explique.
Je ne nÃĐglige pas.
Mais les autres aussi ajoutent à notre vie.
Je regardais
son genou pliÃĐ, comme elle dormait,
qui soulevait le drap.
Ce nâÃĐtait pas seulement lâamour. Cet angle
ÃĐtait la crÊte de la tendresse, et lâodeur
du drap, de la propretÃĐ et du printemps complÃĐtait
cet inexplicable, que jâai cherchÃĐ,
en vain encore à tâexpliquer.
Extrait de:
1976, La Sonate au Clair de Lune et Autres PoÃĻmes, 1956-1963, (Seghers)