Dans ces pays sans spectacles
Où les femmes n’ont plus de mains ?
A ces fulgurances de roches
Que l’on voit aux rivages nus
Guettant quelles vagues encore ?
La mer l’avait envahi
D’un bord à l’autre de son amour.
Le mal que fait l’oiseau blessé
Au nuage qui l’achève,
Mais aussi la glace blanche
De tant de fièvres défrichées,
La plage qui troue la plage.
Il vous fait
Dame de ce lieu
Ombelle nue que le vent porte,
Mue de brasiers beauté la nôtre.
Puis, si belle, la mer l’emporte.
Je vous vois déserte peuplée
Mais toujours étendue de mers
Parce que vous êtes opale
L’hiver avait cette épaisseur
Des mains qui germent dans l’obscur
L’été, pays tôt foudroyé.
Entre ses mains il le maintient
Comme une étrange chevelure
Et c’est pitié que d’y coucher.
Là, sur l’argile des pierres
Le souvenir a déposé
Comme un naufrage roux d’œillets,
Comme d’amours un ossuaire.
Mais où les champs qui se déprennent ?
Où vont les champs quand l’hiver point ?
Tant de mers nous ont traversés.
En moi vous êtes montagne
Pays ô visage impur
D’un pur visage fracassé.
L’orage bâtit ces murailles
La mer que tu hantes brûle
Je ne vois d’oiseaux qu’apeurés.
Croyez-vous que l’orage mente ?
Ces murailles nous ont traqués.
Tel y a mûri ses aubaines
La rivière était froide et pure
Amour d’été est feu d’enfant.
Etoile, c’est la fontaine
Où tu meurs au jour avenant !
Foi d’arbre ne meurt ni ne dure.
Lors étiez-vous labour déchu
De ravages de chevaux fous Étiez-vous plaine qui mesure
A la montagne la pâture
Dont elle fait, hurlants, ses loups ?
Laissez le mal aux naufragés
Vent de sable est vent de torture,
Notre joie naquit tout après.
Labour, ô pays, pur visage
D’un visage impur et blessé.
Le vent dans l’oiseau fait liesse
L’orage vous a délaissée
Ici commence la cassure.
Et cueillez à l’orgue l’orage
En vous il mue et n’a de cesse
Que ne soit plus nuit ce murmure.