cris sur flot quand tu cours bruits mous écrasés brume une fois n’est jamais
vue du train me suffit la compagnie d’un arbre et joie du peu de jour qui tombe sans changer
je dors vaincu même si l’encre ne peut mentir
chiens camions fumées ces dynasties de béton dans l’azur les yeux barrés d’acier mémoire qui renie la pensée
ni reflets sur canal ni pantins disloqués sur quelle route avons-nous demandé aux mots d’en dire plus qu’ils ne disent et l’aube pour patrie
quand moi aussi je donne ce que j’ai pour payer ce que je ne dois pas quand parler n’est pas vivre
dépossédé du monde je suis ce que je touche au centre de l’oubli
ni moins fou que les autres lorsque je prends le ciel pour un miroir ma voix se perd pour être libre
sur les chantiers je cherche ce que tout veut dire
corps qui se parodient
trop tôt pour exister
ou trop loin pour courir
plus longtemps que leurs gestes
à qui les veut je lègue tous mes papiers vestiges de saison dépensière
ou maïs blonds sur gris araignées qui scintillent comme si la sueur tombait d’un seul côté des choses
inconnus dont les pas s’écrivent sur mon nom
et j’ai beau les rejoindre n’est langue que brisée vrai que ce qui commence foyers éteints du pied
depuis que marcher creuse un vide où chaque lettre étreint ce qu’elle exclut
écho sans mur ni rêve mais rien sous le soleil ne peut être aussi grand que l’espoir qui nous quitte