Vous saignez sous le joug de l’adorable idée.
La macération des landes inondées.
L’odeur des bois mouillés et du mortel décembre
Règne en vos profondeurs, âme dépossédée.
Je ne songe, parmi les délices du monde.
Qu’aux cœurs crucifiés en qui la
Grâce abonde ;
Et, redoutant la nuit où ma route s’enfonce.
Je rétrograde et vole à la chambre où vous êtes,
A travers mes désirs plus cruels que des ronces.
Le miel coule pour moi de vos lèvres muettes.
Le péché que je hais, que je fuis et que j’ose.
Peut couronner mon front de violettes mortes.
Mais ne me peut celer quel autre
Amour impose
La couronne de sang que votre tête porte.
Esclave désolé d’un amour qui me flatte.
Pourtant je sais le prix de vos quatre stigmates.
Serf d’un plaisir si bas qu’il m’arrache des plaintes.
Et du fond de ma chair, triste abîme de joie.
Je demeure jaloux de vos blessures saintes,
Ganymède, sur qui fondit le
Dieu de proie !