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Gomorrhe

Le poème ‘Gomorrhe’ de Julien Gracq évoque une atmosphère estivale empreinte de sérénité et de beauté naturelle. Dans ce texte riche en images, l’auteur nous plonge dans une promenade contemplative à travers des paysages enchanteurs, où la vie se déroule lentement, loin des préoccupations quotidiennes. Cette œuvre invite à savourer les moments simples de la vie et à apprécier le lien entre l’homme et la nature.
EN ce temps-la — c’était les jours les plus longs de l’année — à travers les halliers du Cinglais de grands chars de combat tenaient l’affût au coude des laies forestières, la volée de leurs pièces charbonnée contre le soleil couchant des châteaux Louis XIII. La lumière était désheurée — l’ombre des buissons au travers de la route plus délectable que l’eau fraîche, à cause de ces mouches de fer brillantes et du remue-ménage dans le ciel de mauvais guêpier. C’était d’aller à l’air libre qui plaisait : le large des routes, les portes battantes — à même la pelouse d’herbe surie dans la gentilhommière évacuée le camp volant sous les platanes, au large de la ville irrespirable. De grosses gouttes d’orage tombaient dans les plats; par les doubles fenêtres ouvertes, on voyait les lits de camp d’enfants sous les portraits de famille, dans un salon plus déployé qu’une charge de cavalerie. L’Orne coulait devant — très lente — parmi les troènes et les prairies de fleurs pleines de joncs. Cela me plaisait que la vie fût ainsi desserrée, et qu’on fît sa couchée dans les maisons vagues comme au fond d’un bois noir. Quand j’arrivai à la côte de May, le versant était mi-parti d’ombre et de soleil; les oiseaux chantaient moins fort; une jeune fille que je connaissais allait devant moi sur la route très blanche : je la rejoignis. Je compris que son étape aussi était à Jaur et qu’invités, nous devions coucher dans la même maison. Nous allâmes. C’était une contrée charmante : ces côtes qui montaient entre des forêts, la fraîcheur des feuilles et les bas-côtés d’argile humide qui gardent des flaques jusqu’au cœur de l’été. Quelquefois nous parlions et quelquefois nous nous taisions. Il y avait des bouquets de sapins noirs plantés à l’embranchement des routes, ou parfois un calvaire — mais le plus beau, c’était cette soirée d’été qui tenait les champs éveillés si tard, surnaturellement, comme les jours où l’on moissonne, à cause de {‘heure allemande. A Thury, je m’arrêtai pour dîner à l’auberge : le soleil bas flambait encore aux carreaux et aux cuivres des armoires — je relevais les yeux entre les plats sur la route vide, qui coulait limpide et toute pure devant la porte ouverte, comme une rivière qu’on fait passer à travers son jardin. Je repartis tout éclairé par la chanson d’une bouteille de vin, comme une lanterne par sa bougie. Derrière moi, les sirènes l’une après l’autre amorçaient leur décrue sur la ville marquée pour le feu. Il n’y aurait plus à s’inquiéter jamais. La route devant était toute blanche de lune, si délicatement éclairée qu’on distinguait, sur les bas-côtés, les jeunes lames de l’herbe entre les graviers fins. Le clocher de Jaur flanquait le chemin à quelques jets de pierre, dans la nuit marquée d’un signe tendre, comme une robe blanche dans l’ombre d’un jardin — la route allait vers le Sud, toute sablée entre les tentes des pommiers ronds dans la nuit ouverte, et je chantais parce que j’étais attendu.
À travers ‘Gomorrhe’, Julien Gracq nous rappelle l’importance de la contemplation et de l’harmonie avec notre environnement. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de cet auteur prolifique et à partager vos réflexions sur ce poème captivant.
Auteur:Julien Gracq

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