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Grande Bête Traquée

Dans ‘Grande Bête Traquée’, Jean de Bosschère, poète emblématique du début du 20ᵉ siècle, nous plonge dans un univers où la peur omniprésente devient une entité à part entière. Ce poème illustre le combat interne des individus face à une menace collective, offrant une résonance éternelle sur les luttes humaines. À travers des métaphores riches, Bosschère explore la complexité des émotions humaines et leur impact sur notre existence.
Nous formions depuis longtemps une grappe compacte, nous avions cent pieds qui grondaient sur les routes ce n’était qu’une seule énorme bête que nous formions, une masse infinie d’êtres émargeant, réciproquement, dans les paniques des voisins, et dans leurs âmes cassées. Toute séparation s’était abolie entre les corps d’hommes et les âmes sans derme se mélangèrent comme des osselets d’une récolte d’émeraudes, quand, devant notre cité palustre, s’étaient hissés de l’abîme comme une gueule de brochet la luette et le regard rouges de la peur devant notre cité palustre frappée du tonnerre de la peur. Sous son corps étalé, sous notre vaste gluten, semblable à certains villages de fumiers et de chenils, mille sabots frappaient du tambour les territoires ; ou parfois, c’était un mysticète incommensurable lancé sur les plages devant la poursuite d’une onde magnétique et retordue de haine avide. Comme un raz de marée, on poussait pesamment vers le but possédé de la furie de rompre l’œuf de la peur où nous étions comme pontes dans un gigantesque requin. Nous gravissions les failles, escortés d’une croyance décisive, un levain haletant renouvelait les miasmes de la sécurité palpables comme un sirocco, véhicule de sable. Nous avions cent pieds qui grondaient sur les routes, la peur gazeuse oxydait nos fibres. Avancer était le grand œuvre, il fallait fuir pour atterrir un jour dans l’inaccessible. La gueule alors, cocasse souvenir, la morfondue désobligée de la peur, l’apparition rouge de la peur serait dessemelée, humiliés, ses bonds haineux, arrêtée comme une hyène mystifiée sur les dépouilles squameuses de nos misères sur les vésicules de nos défunts jours sans divinité. Mais aujourd’hui la bête amblait dans la religion de la peur. Il fallait suivre les hauts navires blancs et voiles qui se balançaient comme des filles hanchées de seaux sûres des fontaines, des sentiers, du havre immuable. Muets, avec seulement des éclats morts dans la gorge des déhiscences épineuses sur la langue incandescente que nous produisions dans la terreur, notre œuvre était un vrombissement d’avalanche blanche qui s’éventre sur les pics supérieurs déchirés puis, continue sur l’abîme avec le grondement multiplié de l’enfantement de ses bolides et le fulminant éternuement du feu volcanique rebellé dans sa préhistorique géhenne. Or, nous ne descendions pas comme les avalanches de neige ; car nous montions, comète vers l’apex du ciel confondant les arbres de corail des cœurs, poussant dans la masse de l’épaule et de l’iliaque, vers la sécurité des longues forêts sous l’égide des couronnes vertes. Nous avions cent pieds qui grondaient sur les routes, et toujours derrière nous fulminait l’incendie repu de sang le soleil de la peur comme une hostie poignardée. La paix enchâssée au berceau des feuilles, serait la tanière et nous connaîtrions le port, l’atterrissage, le tissu et le myrthe résineux des consolations. Derrière la sereine voiture des feuillages la sécurité ouvrirait pour nous ses organes, là enfin le glaive empoisonné de l’œil ne serait plus, l’œil de leur dieu sans entrailles qui avait généré cette peur la terrifiante horreur s’ébattant odieusement dans son rire de vitriol là nous pourrions tendre vers les branches paisibles nos regards usés de grande bête traquée. Et déjà entre les régimes et les grappes, nous n’entendions plus les oiseaux justifier par leurs chants, les hécatombes de papillons. Ainsi mille anciens pieds de Lourdes grondaient vers la forêt où s’était tapie la consolation des palmes. La bête assoiffée que nous étions traquée par la peur très agile et omnipotente !
En conclusion, ‘Grande Bête Traquée’ invite à réfléchir sur notre rapport à la peur et à l’incertitude. N’hésitez pas à découvrir d’autres œuvres de Jean de Bosschère pour plonger plus profondément dans son univers poétique unique.

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