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Histoire du Légionnaire Tchèque

Le poème ‘Histoire du Légionnaire Tchèque’ de Dominique Pagnier nous transporte dans un monde où la nostalgie et la mémoire se mêlent pour évoquer les luttes d’un homme face à son passé. Écrit dans un contexte de guerre et d’exil, ce poème illustre les blessures profondes infligées par l’absence et la perte, tout en rendant hommage à l’humanité des soldats oubliés. À travers une palette d’images puissantes et évocatrices, Pagnier nous invite à réfléchir sur notre propre histoire et nos racines.
I
Cette douceur triste des grandes têtes nuageuses que saignait le soleil sur le carreau occidental, son influence jusqu’à ce que le père revenant de captivité se
présente dans l’embrasure de l’est avec sa question du soir. Désorientés, nous nous serrons autour du livre qu’il ouvre sur ses genoux; l’on y voit les rois bibliques errer par
nos futaies mouillées sous novembre.
II
Entre l’arbre et la maison, la silhouette soudaine de l’oublié, quand toute sa succession est abandonnée au partage de l’est. La nuit vient après d’un pays sans mer dont la vague
invisible laisse sur la grève des prunes blettes. Toute cette fatigue qui vient à la lecture de l’Anabase, et qui lui fait lâcher son corps comme un paquetage trop lourd, elle
pèse maintenant sur la bonté des branchages.
III
C’était un autre pays avec tout le regret de la famille dans des lettres éperdues. Une pensée pour Eve puisque Dieu était le même, peut-être d’une couleur plus
tendre dans sa tristesse pour l’exilé. Une contrée d’extrême verdure, d’arrière-pays toujours fuyants, plus limpides, grand domaine après grand domaine, jusqu’à la
résolution d’une enfance mal faite, toute de maisons humides, de devoirs traitant d’apparences, bâclés sur une table de cuisine, parmi les fanes de rhubarbes et d’herbacés
de l’Éden.
IV
Ce fut dans l’étrange bleu de la bourrache qu’il rencontra celle qui revenait en hâte du jardin. Deux soldats l’avaient surprise durant sa cueillette après le couvre-feu et
c’étaient deux êtres sans éclat. Une cicatrice à sa joue était-elle la marque du jardinier assis près du tombeau vide? Le paysage s’appauvrit alors pour
n’être plus que la demeure de ce faible salut qui lui vint d’elle. Leur misérable couple se vit au cœur du continent occupé; pour le miracle d’un fils promis à quelque
gloire, il fallait cette pauvreté, cette fuite et les lanternes de l’occupant sous l’averse, car une blessure avait été laissée par la visite d’un ange brutal.
V
Ce qu’il ramène aussi, le dernier regard de Jésus conservé dans un pansement sale, et surtout le sentiment de la défaite qui peut faire naître un enfant, petit allant
par le vestibule, d’un pas mal assuré, se soutenant de la malédiction occidentale.
VI
Enfant privé d’on ne sait quoi et qui, sur le carrelage froid du couloir un peu sombre, pleure une brève absence de Dieu. Un demi-siècle plus tard, il s’arrête sur le
même losange et dans la même odeur de manteau trempé de brouillard. Alors un peu d’âme lui est confectionnée dans cette odeur qui fut celle du souci maternel courant
sous l’octobre mouillé, vers la grande supplication des usines. Et le monde se révèle renouvelé sans cesse des choses malheureuses à cause de leur faiblesse.
VII
Mais c’est le monde qui paraît, traînant derrière lui une fumée de paysages antiques et de travailleurs désœuvrés. Et le vieillard podagre qu’il est devenu
soigne son pied de compresses de fumier, parlant d’une âme qui s’exprime par fragments, tandis que derrière les toits et les gros sureaux, les ports célestes formés par de
longs cirrus se ferment pour rappeler l’ensablement d’Éphèse.
À travers ses vers, Dominique Pagnier résonne avec notre propre quête d’identité et de mémoire. Ce poème nous encourage à explorer davantage ses œuvres et à partager nos réflexions sur les thèmes de la guerre et de l’exil qui le sous-tendent.

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