en Irlande aussi
il est des lieux oÃđ nul oiseau ne chante
oÃđ le passÃĐ envahit le prÃĐsent
oÃđ les siÃĻcles frÃĐmissent dans une feuille
oÃđ les errants croisent les errants
oÃđ une ÃĒme divisÃĐe et confinÃĐe ne cesse
dâexercer notre oreille à entendre
ce concert de tristesse qui monte
de derriÃĻre tous les murs barbelÃĐs
VIII
sauvez un Être câest un monde que vous sauvez certes
mais tuez-en un et
en toute chose quelque chose disparaÃŪt
câest pourquoi nous qui avons perdu
les provinces de lâespoir
qui avons eu notre holocauste en
lâan de disgrÃĒce 1847
tous ces siÃĻcles dâexil
dans notre propre pays
ces massacres trop nombreux à rappeler
nous avons dans le sang une tristesse
une dÃĐmarche une maniÃĻre un accent
une sorte de rythme amer une ombre blessÃĐe
nous portons comme vous
notre humour en bandouliÃĻre
avec le sentiment dâavoir tous perdu
une part de ce que nous aurions dÃŧ Être
Extrait de:
1998, Holocauste de lâAutomne, (Alidades) – Traduction de Jean Poncet