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Insecte Importun
Le poème ‘Insecte importun’ de Raymond Queneau, écrit au 20ᵉ siècle, se distingue par sa profondeur émotionnelle et son exploration des thèmes de la mélancolie et du passage du temps. Queneau, figure emblématique de la littérature française, utilise des métaphores puissantes pour capturer la lutte entre l’espoir et la désillusion, invitant ainsi le lecteur à réfléchir sur sa propre existence face à l’absurde.
Insecte importun libellule errante Toutes les directions de l’espace s’allument Chapelle du soir où voguent les navires désarmés Où flottent les nacelles des ballons perdus Dans l’air sec des sciences Tous les livres étages vers la gloire Navigations entre ces yeux morts ces yeux éteints La joie s’est enfuie vers l’horizon qui dort Les faubourgs sont trop loin pour la clarté des jours Les fenêtres désertent l’espace lamentable La faim roule dans l’obscurité L’herbe manque aux moutons marques de la pâture La nature hélas hélas ce n’est pas fini Et toujours recommence Ce petit air ancien qu’à huit ans j’enfermais dans un [carnet brun Il y avait un poème sur le chat Un autre sur Château-Gaillard Et des tables de sinus hypothétiques C’est la lumière qui a manqué Et non pas la poussière Les marches impaires ne me pardonneront jamais ma [vitesse Les minutes de ce jour Sont plus longues que les années de mon enfance L’escalier frémit Actes timorés pensées tremblantes Laisser au papier sa marge A l’instant sa douleur Cycles tournant des éphémères Peinture faite de tronçons Du haut en bas on désespère De bas en haut c’est la chanson Planisphère aux pôles troués Des océans qui écument Des cités désaffectées Et des volcans qui s’enfument Mais sur l’astrakan où scintille la neige Des mains froides se sont posées C’est pour toujours ou pour jamais C’est pour maintenant
Ce poème offre une riche réflexion sur la condition humaine, invitant les lecteurs à partager leurs propres expériences de nostalgie. Explorez davantage les œuvres de Queneau et laissez-vous emporter par sa poésie unique.