Jardin des Sylves
Dans l'écrin d'une aube embrumée, où le jour effleure la nuit,
Se dresse, fier et solennel, le jardin des sylves si joli.
Là où le temps suspend son vol sur l'horizon indécis,
Commence l'épopée d'un monde, en ses vers définis.
Au premier souffle enchanté, naît l'orchestre de la vie,
Chaque feuille, chaque bruissement, symphonie inouïe.
Les arbres, vaillants gardiens, élèvent leurs bras vers le ciel,
Dans leurs écorces se cachent les secrets les plus irréels.
Le chant des ruisseaux, en murmures, compose une mélodie,
Qui sous le voile du jour naissant, éveille l'âme endormie.
Tandis que perles de rosée, sur l'herbe, scintillent en éclat,
Chaque goutte, un microcosme, reflète un fragment de l'au-delà.
S'avançant timidement, faune et flore en harmonie,
Le cerf majestueux, la biche discrète, échos de poésie.
Leurs pas dessinent sur le sol un ballet de silhouettes fugaces,
Faisant naître, sous l'ombre des feuilles, un monde de délicates traces.
Les ailes du papillon, toile vivante et vibrante de couleurs,
Dansent au rythme du vent, en quête des audaces et des humeurs.
Telle une prouesse d'artiste, chaque battement révèle une histoire,
Narration s'entremêlant, filant la trame d'un soir à l'autre soir.
Par les sentiers oubliés, sous le voile d'émeraude intense,
Se faufilent des énigmes, portées par une douce fragrance.
Ici un souffle de jasmin, là une touche de véronique,
Chaque parfum un mot, chaque fragrance une épopée lyrique.
Comme un pinceau sur une toile, le soleil colore le paysage,
Dévoilant, sous ses rayons, un patchwork d’ombres et d’images.
Miracle quotidien, où la lumière et l'obscurité se marient,
Dans cette danse éternelle, la beauté du monde est ainsi.
L'horizon se teinte de pourpre et d'or, annonçant le crépuscule,
Moment suspendu, où le réel et le rêve s’entremêlent et basculent.
Les étoiles, une à une, dans le ciel, allument leur flambeau,
Veillant sur le jardin endormi, dans le secret le plus beau.
Et tandis que la lune veille, d’un regard doux et serein,
Le jardin des sylves repose, en attente du prochain matin.
Car chaque jour est une toile, chaque nuit un pinceau,
Pour peindre, en touches subtiles, l'éternel renouveau.
Dans ce havre où nature et rêve se côtoient,
Se cache l'essence même de la vie et de ses lois.
Jardin des sylves, où chaque feuille, chaque pierre,
Nous enseigne, en murmures, comment lier la terre et la lumière.
Ainsi se tisse le récit, de l'aurore au crépuscule,
Une ode à l'existence, en chaque brin d'herbe, en chaque particule.
Car dans la splendeur de ce jardin, réside une vérité simple et pure,
La beauté de la vie se trouve dans chaque infime nature.
Et sous le voûte céleste, en ce jardin des sylves,
Résonne l'appel à chérir les instants, si fugaces et si frêles.
Que notre passage sur cette terre, semblable à la rosée du matin,
Laisse derrière une trace, un sillon profond, un destin.
Que ce poème soit la clé d'un jardin secret, où chacun peut trouver,
Dans le spectacle de la nature, un reflet de son âme à écouter.
Jardin des sylves, miroir des coeurs, où se déploie l'éternité,
Invitant à la réflexion, sur la langue, sur l'existence, en toute humilité.
