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Joie Grondante

‘Joie Grondante’, écrit par Jean de Bosschère, est un poème fascinant qui explore les thèmes de la vie, de la mort et de la renaissance. Publié au début du 20ème siècle, ce poème se distingue par son langage riche et ses métaphores puissantes, offrant au lecteur une réflexion sur le cycle éternel de l’existence humaine. Dans une époque marquée par les bouleversements, cet ouvrage rappelle la beauté et la douleur indissociables de la condition humaine, invitant à une contemplation profonde.
Cent années dans le bloc opaque je fus le voisin d’un œil de cheval. L’univers suspendu abolissait nos temps, la parole avait été réduite sur l’enclume de la mort, et n’était plus qu’une spirale de vaste mollusque ; le froid incrustait aux nuages les passages d’oies, la multiplication des soupirs s’était vulcanisée. L’immobilité arrêtait le muscle et ses poulies, essaims d’abeilles pétrifiées en constellations. Immobilité ! Des chargements de musiques écartelées dans l’espace barré aveuglaient les soleils. Et cet œil immortel ouvert, poli comme un cachalot, l’épaule d’un ange ou la rotule d’un monstre. Nous étions cette grande bête traquée, cette poix de grenouilles que vous connaissez. Traquée sur la vague des myriades d’années pendant que pendant les temps que duraient les croissances d’archétypes, pendant les temps que le diamant, l’aîné des cosmogonies s’investissait d’une âme, se confondait au germe de l’unité. C’était en face de l’œil de cheval, c’était aux dégels des univers. Ce fut le péristyle de la mort où cesse la pensée d’homme articulée dans l’expérience de la chair où l’abstrait éclate dans la ceinture des sens comme un fruit ignorant ses ancêtres, une fleur surgie des cieux absolus et qui ne sera plus fécondée. Nous savions que la bête n’était pas arrivée qu’elle était encore dans le ferment des limbes et qu’elle s’éveillerait comme une éruption de sagesse, et l’œil, voisin par les myriades stratifiées, le voisin intègre au doux regard de fer, l’œil verrait enfin l’homme éternel. La bête couvait des éclosions et des débâcles dans les glaciers de sang que nous étions. Et les chargements de musiques, araignées accrochées aux visages des vieux astres, se délieraient enfin des serments de silence, s’ébroueraient comme des combats de cristal, comme des coupes alors se briseraient sur l’or du nouveau soleil. Et dans le remous de la vraie naissance j’abandonne les années et l’œil ouvert car m’accueille comme un parfum d’enfance la joie grondante de la mort.
La ‘Joie Grondante’ est une invitation à réfléchir sur notre propre existence et sur la beauté poignante de la vie. Partagez vos pensées sur ce poème dans les commentaires et n’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Jean de Bosschère pour enrichir votre appréciation de la poésie.

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