Le Kural : Un genre poétique classique tamoul
Le Kural est l’une des formes les plus importantes de la poésie classique en langue tamoule. Ce genre poétique se caractérise par sa brièveté, étant composé de couplets indépendants complets en deux vers, le premier vers contenant quatre mots et le second vers trois mots. En tant que l’un des cinq types de strophes de Venpa, il doit également se conformer à la grammaire de Venpa, qui est la structure strophique la plus difficile et la plus estimée de la littérature classique tamoule. Le Tirukkuṛaḷ de Tiruvalluvar, l’une des plus grandes œuvres philosophiques en tamoul, en est un exemple typique.
Structure métrique du Kural
La conception tamoule de la structure métrique inclut des éléments qui ne se trouvent dans aucun autre système prosodique majeur. Cette discussion est présentée en termes de syllabes, de pieds et de vers (bien que les syllabes ne soient pas explicitement présentes dans la théorie prosodique tamoule).
À l’instar de la prosodie classique latine, grecque et sanskrite, une syllabe est longue si sa voyelle est (1) longue (y compris les diphtongues) ou (2) suivie de deux consonnes ou plus. En général, les autres syllabes sont courtes, bien que certaines syllabes soient considérées comme « trop courtes » et ignorées dans le schéma métrique, tandis que les syllabes « trop longues » sont traitées de diverses manières.
Les formes de Veṇpā
Le Veṇpā est une famille de formes poétiques tamoules très strictes. Elles diffèrent principalement par le nombre de vers standards qui précèdent le dernier vers court. Dans le kuṟaḷ-veṇpā (ou simplement « kural »), un vers de quatre pieds est suivi d’un dernier vers de trois pieds, ce qui donne un couplet de sept pieds. Syntaxiquement, chaque pied se compose normalement d’un seul mot, mais peut également se composer de deux mots s’ils sont très étroitement liés (par exemple, en apposition). Métriquement, les six premiers pieds sont tous identiques, se conformant à cette structure :
- (u)x (u)x (x)
- u = 1 syllabe courte
- x = 1 syllabe courte ou 1 syllabe longue (anceps dans le jargon occidental)
- ( ) = la syllabe entre parenthèses est optionnelle
Cette structure très flexible génère 48 schémas syllabiques possibles, mais deux contraintes supplémentaires s’appliquent, laissant 30 schémas syllabiques possibles par pied, chacun réalisé avec deux à cinq syllabes.
La rime et l’ornementation
Une caractéristique ornementale de la versification tamoule est l’etukai, souvent traduit par « rime », bien qu’il soit distinct de la rime occidentale typique. Cela se produit souvent dans le kural, mais n’est pas obligatoire. Dans un couplet kural, l’etukai est généralement équivalent à la répétition exacte de la seconde syllabe du premier vers comme la seconde syllabe du dernier vers. Par exemple, un schéma de rime peut être illustré par le vers suivant :
vaȚIyērka ṇīrmalka vāṉporuṭkuc ceṉṟār
kaȚIyār kaṉaṅkuḻāy kāṇārkol kāṭṭuḷ
Parfois, des syllabes supplémentaires, au-delà de la seconde, sont également répétées.
Exemple de poème en Kural
Voici un poème original respectant le genre poétique Kural :
Dans le silence des nuits étoilées,
Les pensées dansent, rêve éveillé.
Ce poème respecte le genre poétique Kural car il est composé de deux vers, le premier contenant quatre mots et le second trois mots, formant ainsi un couplet de sept pieds au total.