Les Pères de l’Eglise.
La nuit, ma chambre est pleine de diables.
« Oh! la terre, – murmurai-je à la nuit, – est un calice embaumé dont le pistil et les étamines sont la lune et les étoiles!»
Et les yeux lourds de sommeil, je fermai la fenêtre qu’incrusta la croix du calvaire, noire dans la jaune auréole des vitraux.
*
Encore, – si ce n’était à minuit, – l’heure blasonnée de dragons et de diables ! – que le gnome qui se soûle de l’huile de ma lampe !
Si ce n’était que la nourrice qui berce avec un chant monotone, dans la cuirasse de mon père, un petit enfant mort-né !
Si ce n’était que le squelette du lansquenet emprisonné dans la boiserie, et heurtant du front, du coude et du genou !
Si ce n’était que mon aïeul qui descend en pied de son cadre vermoulu, et trempe son gantelet dans l’eau bénite du bénitier !
Mais c’est Scarbo qui me mord au cou, et qui, pour cautériser ma blessure sanglante, y plonge son doigt de fer rougi à la fournaise !