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La Fête du Moulin D’andé
Le poème ‘La Fête du Moulin D’andé’ de René Depestre est une œuvre riche en évocations sensorielles et en explorations des souvenirs. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème illustre le lien entre la nature, la mémoire et l’humanité à travers un lieu symbolique. La musique des mots et l’images poétiques invitent le lecteur à plonger dans une réflexion sur le temps, la beauté et l’espoir.
Par un soir plus doux que le soleil de l’enfance la vie restitue le moulin d’Andé sous la lune : c’est une ivresse en rafales sur les collines où un chemin de chèvres conduit mon esprit à l’estuaire où la beauté lave sa mémoire. Je cours les pieds nus jusqu’au fleuve où le ciel dénoue sa douceur de jeune fille. Un engoulevent chante à la porte du temps : doucement son appel ride l’eau du souvenir qui devient soudain guéable au vieil homme que le malheur a poli jusqu’à l’innocence. A la fin du chahut des jours je suis cet homme qui se penche au balcon de son cosmos intime comme un enfant pour manger des yeux et des mains la fête qui bat son plein au moulin d’Andé. De son pas de chien fidèle le passé me présente à des femmes et à des hommes qui ont chacun pour moi des paroles et des actes d’espoir et d’amitié : à la folie le moulin ouvre au vent du soir le rythme saccadé des saisons de notre vie. Au coude de la Seine et des blés d’autrefois l’automne sans rives nous attend chez Suzanne Lipinska où l’éclat du feu de bois invite chacun à partager un rêve de tendresse qui renaît en vainqueur joyeux de ses cendres. Nous voici parmi ceux qui détruisent en riant le mur berlinois des infamies du siècle : on apprend à ne plus avoir de mot en -isme à la place du bonheur de rêver tous ensemble d’un monde enfin ouvert aux chemins des poètes.
À travers cette célébration poétique, René Depestre nous rappelle l’importance de garder vivant le souvenir des belles choses. N’hésitez pas à partager vos réflexions sur ce poème ou à explorer davantage d’œuvres de cet auteur talentueux.