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La Fin des Jours
Le poème ‘La Fin des Jours’ de Golan Haji est une œuvre riche en symbolisme qui évoque la mémoire, le deuil et l’expérience humaine à travers des images puissantes. Enraciné dans des réflexions sur la guerre et l’identité, Haji nous invite à contempler notre rapport aux souvenirs et aux pertes. Ce poème, qui fait écho à des thèmes universels, reste d’une actualité troublante, touchant au cœur de notre existence.
(d’après Anselm Kiefer) Un serpent aux yeux couleur de miel avait survécu et raconta ce qui était arrivé : Dans nos champs brûlés l’Hier me dessina de sa salive, sur un mur charbonneux comme un tableau noir devant des élèves effrayés. Ainsi vous voyiez en moi l’image de mon père, jetant mes derniers sous dans la fontaine de la mort, recousant les boutons de son manteau vert huileux en des sillons de boue, où vous aviez planté des semences arrangées en formes de mots, qui grandirent et fleurirent quand chaude pleuvait la lumière du remords, et de nouveau le sang coula sur les paumes de la terre. Les cannes poussèrent haut telles des peupliers, donc nous les brisâmes pour couvrir d’un toit notre refuge, puis nous avons sauté par-dessus les rivières de nos veines pour nager dans notre premier ciel. Notre langage, avec nos débris l’avons fertilisé. Les montagnes devinrent des têtes sensibles aux poignes du ciel, et les vallées furent joues que nous descendions comme une fonte des glaces : partout où un disparu tombait une fleur inatteignable surgissait, ou c’était une allumette brûlante qui flamboyait avant qu’un écolier puisse l’éteindre y appliquant sa bouche – tandis qu’il se dépêche de finir son devoir sur l’oubli de la peur. Longtemps nous nous souviendrons de notre condition d’avant cette moisson. Chacun de nous visitera sa propre tombe, avec un fouet sur l’épaule et un couteau ou faucille dans le dos. Le jeu était le temps. Nous avons dit adieu à nos lits détruits par nos rêves. Des parieurs nous ont offert une lune qui s’effritait entre nos doigts. Les rats nous ont donné leurs yeux pour étoiles. La faim enflammait ses soleils sous nos fronts. Des livres non-lus voltigeaient se déposant sur nos plaies. Un grand silence suintait à travers nos bandages. Personne ne prononçait parole. Les points et signes par lesquels nous terminions nos lignes cabriolèrent sur les mots éparpillés, alors les significations changèrent.
À travers ‘La Fin des Jours’, Golan Haji nous pousse à une profonde réflexion sur la mémoire et les cicatrices inoubliables que laisse la vie. N’hésitez pas à explorer davantage ses œuvres pour découvrir d’autres facettes de son écriture inspirante.