La galerie des passions
Dans le silence de l'aube naissante,
Un souffle léger comme le chant d'une fontaine,
Éveille doucement la toile vierge du jour.
C'est ici, sous le dôme céleste, qu'œuvre l'artiste,
Peignant d'un pinceau chargé d'ombre et de lumière
La galerie infinie de nos passions éphémères.
La première toile scintille, vibrante d'aurores,
Où l'espérance danse, pieds nus sur la rosée.
Chaque goutte, miroir d'une âme à l'éveil,
Reflet d'une quête, d'un désir insaisissable,
Teinte le monde de couleurs inespérées,
Tissant sous nos yeux un horizon d'éternité.
Puis, la passion s'élance, fougueuse, indomptée,
Brûlant chaque cœur d'un feu qui jamais ne sommeille.
Elle peint d'ardentes épopées sur la toile du temps,
Où chaque battement de cœur résonne, symphonie sauvage.
L'amour, dans sa splendeur, conquiert et incendie,
Creusant dans l'étoffe de l'âme des ravins profonds.
Mais chaque tableau porte aussi l'ombre de la peine,
Voile sombre ourlé d'argent, tissé de nos pertes.
La douleur, muse silencieuse, trace des sillons,
Où germent, à leur heure, les fleurs de la résilience.
Dans le regard tourné vers l'horizon dissipé,
Se découvre la beauté pure de l'imperfection.
L'œuvre se poursuit, dévoilant la toile de la joie,
Éclatante, elle fait danser les couleurs au vent.
Éphémère, fugace, telle la lueur d'une étoile filante,
Elle imprime dans le ciel de nos existences
Le souvenir lumineux d'un instant de plénitude,
Offrant un refuge, un baume pour l'âme en quête.
Ainsi se tisse la galerie, vaste paysage intérieur,
Où chaque passion, chaque émoi trouve sa nuance.
La colère gronde, tempête aux éclats de foudre,
La tristesse murmure, ruisseau sous la lune pâle,
La sérénité se déploie, mer d'huile sous l'éclat du soleil,
Formant ensemble la symphonie complexe de l'être.
L'artiste, infatigable, continue son œuvre,
Chaque pinceau, chaque couleur, une découverte,
Un voyage au cœur de l'humain, dans sa splendeur fragile.
Cette galerie, reflet de nos vies entrelacées,
Invite à la contemplation, à la réflexion profonde
Sur la nature éphémère, mais oh combien précieuse, de l'existence.
Le crépuscule vient, les toiles s'embrasent d'or et de pourpre,
Dernières lueurs avant que le voile de la nuit n'enlace le monde.
C'est là, dans ce moment suspendu entre jour et nuit,
Que résonne l'appel à embrasser pleinement nos passions,
À les laisser guider nos pas, enrichir notre palette,
Et peindre, sur le canevas du temps, le chef-d'œuvre de notre vie.
Ainsi s'achève la visite de la galerie des passions,
Non pas un point final, mais une virgule dans l'éternel
Dialogue entre l'âme et le monde, sans cesse renouvelé.
Dans le vaste théâtre de l'existence, chaque passion
Se révèle être une porte, un passage vers une compréhension
Plus intime de notre humanité commune, dans sa beauté, dans sa complexité.
Que cette œuvre vous inspire, vous qui arpentez ces couloirs,
À chercher, à comprendre, à aimer avec audace.
Car c'est en explorant la galerie des passions
Que l'on tisse, fil après fil, le tapis chatoyant de notre existence,
Riche de chaque nuance, de chaque ombre et lumière,
Reflet de l'âme universelle qui, en chacun de nous, aspire à l'infini.
