Dans le sombre jardin des âmes égarées, où le parfum des fleurs mêlé aux pleurs se cocoonent, la Mort s’avance, comme une ombre voilée. Mon cœur, tel un corbeau, s’accroche à ses plumes, révélant ce qu’en nous, la beauté et la tristesse mêlent. À la manière de Baudelaire, dans ce voyage austère, je souhaite dépeindre la danse insidieuse du trépas, telle une mélodie funèbre jouée par des violons de chair.
La Mort, spectre drapé d’un voisinage suave,
Sous les cieux plombés où le temps se suspend,
Évoque l’écho des soupirs au privatif,
Dénouant les fils d’un bonheur en attente.
Elle étreint nos souvenirs dans un parfum d’ambre,
Sur les pavés des rues, un murmure s’installe,
Comme l’eau amère d’un flacon de sable,
Où s’éteignent les rires d’un amour éternel.
Les fleurs se fanent aux baisers du crépuscule,
Un orgue éthéré chante la fin de l’heure,
Les cœurs en émoi, prisonniers de l’azur,
Se dissolvent en larmes, pleurs de la douleur.
Ô Mort, douce amante aux bras d’ébène,
Tu nous as promis l’abandon des douleurs,
Emballé de lilas, tu emportes la peine,
Et nous berces enfin dans un sommeil enchanteur.
Les âmes errantes, en quête d’un ballet,
Glissent entre les ombres, se mêlant aux étoiles,
Tandis que les vivants, de cette valse ambrée,
S’éveillent soudain, la lumière en toile.
Et moi, poète aux lettres de désespoirs,
Je tisse dans mes vers le reflet de la vie,
Recherchant dans l’ombre un éclat d’espoir,
Tels des roses épanouies sous la pluie.
La Mort n’est qu’un passage, une étoile filante,
Un rappel doux-amer que la vie se frôle,
Étreignant les instants laissés à l’errante,
Un souffle, une danse, une éternelle farandole.
Ainsi, il est essentiel de contempler cette vérité : dans chaque fin se cache une promesse de renouveau. Entre ombre et lumière, la Mort nous invite à apprécier la beauté fugace de l’existence, à chérir chaque instant de joie et de douleur. Car c’est dans cette dualité que réside la richesse de la vie, fragile et précieuse comme un pétale au vent. Nous devons apprendre à vivre pleinement, pour que, lorsqu’elle viendra, nous lui ouvrions nos bras, en portant en nous la lumière de nos souvenirs.
