Sur les parvis dorés du palais de
Sylla,
Au-devant du chat de
Tullie,
Sous le sceptre de
Claude et de
Caligula !
Ils régnèrent en dieux sur la foule tremblante :
Leur domination sanglante
Accabla le monde avili ;
Mais les siècles vengeurs ont maudit leut mémoire,
Et ce n’est qu’en léguant des forfaits à l’histoire
Que leut tègne échappe à l’oubli.
Vendue au fytan qui l’opprime.
Qu’une tourbe docile implore le mépris!
Exempt de la faveur du crime,
Je marche sans contrainte, et n’attends point de prix.
On ne me verra point mendier l’esclavage.
Et payet d’un coupable hommage,
Une lâche célébrité.
Quand le peuple gémit sous sa chaîne nouvelle.
Je m’indigne du joug, et mon âme fidèle
Respire encor la liberté !
Il vient cet étranger perfide,
Insolemment s’asseoir au-dessus de nos lois,
Lâche héritier du parricide,
Il dispute aux bourreaux la dépouille des rois.
Sycophanre vomi des murs d’Alexandrie’
Pour l’opprobre de la patrie
Et pour le deuil de l’univers,
Nos vaisseaux et nos ports accueillent le transfuge :
De la
France abusée il reçoit un refuge ;
Et la
France en reçoit des fers.
Il est donc vrai ! ta folle audace,
Du trône de ton maître ose tenter l’accès !
Tu règnes : le héros s’efface ; l.a liberté se voile et pleure tes succès.
D’un projet trop altier ton âme s’est bercée ;
Descends de ta pompe insensée ;
Retourne parmi tes guerriers. À force de grandeur crois-tu pouvoir t’absoudre?
Crois-tu mettre ta tête à l’abri de la foudre
En te cachant sous des lauriers ?
Quand ton ambitieux délire
Imprimait tant de honte à nos fronts abattus,
Dans l’ivresse de ton empire,
Rêvais-tu quelquefois le poignard de
Brunis ?
Voyais-tu s’élever l’heure de la vengeance.
Qui vient dissiper ta puissance
Et les prestiges de ton sort ?
La roche tarpéienne est près du
Capitole.
L’abîme est près du trône, et la palme d’Arcole
S’unit au cyprès de la mort.
En vain la crainte et la bassesse
D’un immense avenir ont flatté ton orgueil.
Le tyran meurt, le charme cesse ;
La
Vérité s’arrête au pied de son cercueil.
Debout dans l’avenir, la
Justice t’appelle ;
Ta vie apparaît devant elle,
Veuve de ses illusions.
Les cris des opprimés tonnent sur ta poussière,
Et ton nom est voué par la nature entière
À la haine des nations.
En vain au char de la victoire
D’un bras triomphateur tu fixas le destin ;
Le temps s’envole avec ta gloire,
Et dévore en fuyant ton règne d’un matin ;
Hier j’ai vu le cèdre.
Il est couché dans l’herbe.
Devant une idole superbe
Le monde est las d’être enchaîné.
Avant que tes égaux deviennent tes esclaves,
Il faut.
Napoléon, que l’élite des braves
Monte à l’échafaud de
Sidney.