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La Nature à l’Homme

Le poème ‘La Nature à l’Homme’ de Louise Ackermann, écrit en novembre 1867, est une méditation profonde sur l’arrogance humaine et son rapport avec la puissance créatrice de la nature. Dans une époque marquée par des bouleversements sociaux et industriels, Ackermann interroge les limites de l’homme face à la grandeur de la création naturelle. Ce poème demeure significatif aujourd’hui, alors que nous réfléchissons à notre place dans le monde et à la nécessité de préserver notre environnement.
Dans tout lтАЩenivrement dтАЩun orgueil sans mesure, ├Йbloui des lueurs de ton esprit born├й, Homme, tu mтАЩas cri├й : ┬л Repose-toi, Nature ! Ton oeuvre est close : je suis n├й ! ┬╗ Quoi ! lorsquтАЩelle a lтАЩespace et le temps devant elle, Quand la mati├иre est l├а sous son doigt cr├йateur, Elle sтАЩarr├кterait, lтАЩouvri├иre immortelle, Dans lтАЩivresse de son labeur? Et cтАЩest toi qui serais mes limites derni├иres ? LтАЩatome humain pourrait entraver mon essor ? CтАЩest ├а cet abr├йg├й de toutes les mis├иres QuтАЩaurait tendu mon long effort ? Non, tu nтАЩes pas mon but, non, tu nтАЩes pas ma borne A te franchir d├йj├а je songe en te cr├йant ; Je ne viens pas du fond de lтАЩ├йternit├й morne. Pour nтАЩaboutir quтАЩ├а ton n├йant. Ne me vois-tu donc pas, sans fatigue et sans tr├кve, Remplir lтАЩimmensit├й des oeuvres de mes mains ? Vers un terme inconnu, mon espoir et mon r├кve, MтАЩ├йlancer par mille chemins, Appelant, tour ├а tour patiente ou press├йe, Et jusquтАЩen mes ├йcarts poursuivant mon dessein, A la forme, ├а la vie et m├кme ├а la pens├йe La mati├иre ├йparse en mon sein ? JтАЩaspire ! CтАЩest mon cri, fatal, irr├йsistible. Pour cr├йer lтАЩunivers je nтАЩeus quтАЩ├а le jeter ; LтАЩatome sтАЩen ├йmut dans sa sph├иre invisible, LтАЩastre se mit ├а graviter. LтАЩ├йternel mouvement nтАЩest que lтАЩ├йlan des choses Vers lтАЩid├йal sacr├й quтАЩentrevoit mon d├йsir ; Dans le cours ascendant de mes m├йtamorphoses Je le poursuis sans le saisir ; Je le demande aux cieux, ├а lтАЩonde, ├а lтАЩair fluide, Aux ├йl├йments confus, aux soleils ├йclatants ; SтАЩil mтАЩ├йchappe ou r├йsiste ├а mon ├йtreinte avide, Je le prendrai des mains du Temps. Quand jтАЩentasse ├а la fois naissances, fun├йrailles, Quand je cr├йe ou d├йtruis avec acharnement, Que fais-je donc, sinon pr├йparer mes entrailles Pour ce supr├кme enfantement ? Point dтАЩarr├кt ├а mes pas, point de tr├кve ├а ma t├вche ! Toujours recommencer et toujours repartir. Mais je nтАЩengendre pas sans fin et sans rel├вche Pour le plaisir dтАЩan├йantir. JтАЩai d├йj├а trop longtemps fait oeuvre de mar├вtre, JтАЩai trop enseveli, jтАЩai trop extermin├й, Moi qui ne suis au fond que la m├иre idol├вtre DтАЩun seul enfant qui nтАЩest pas n├й. Quand donc pourrai-je enfin, ├йmue et palpitante, Apr├иs tant de travaux et tant dтАЩessais ingrats, A ce fils de mes voeux et de ma longue attente Ouvrir ├йperdument les bras ? De toute ├йternit├й, certitude sublime ! Il est con├зu ; mes flancs lтАЩont senti sтАЩagiter. LтАЩamour qui couve en moi, lтАЩamour que je comprime NтАЩattend que Lui pour ├йclater. QuтАЩil apparaisse au jour, et, nourrice en d├йlire, Je laisse dans mon sein ses regards p├йn├йtrer. тАУ Mais un voile te cache. тАУ Eh bien ! je le d├йchire : Me d├йcouvrir cтАЩest me livrer. Surprise dans ses jeux, la Force est asservie. Il met les Lois au joug. A sa voix, ├а son gr├й, D├йcouvertes enfin, les sources de la Vie Vont ├йpancher leur flot sacr├й. Dans son ├йlan superbe Il tтАЩ├йchappe, ├┤ Mati├иre ! Fatalit├й, sa main rompt tes anneaux dтАЩairain ! Et je verrai planer dans sa propre lumi├иre Un ├кtre libre et souverain. O├╣ serez-vous alors, vous qui venez de na├оtre, Ou qui na├оtrez encore, ├┤ multitude, essaim, Qui, saisis tout ├а coup du vertige de lтАЩ├кtre, Sortiez en foule de mon sein ? Dans la mort, dans lтАЩoubli. Sous leurs vagues obscures Les ├вges vous auront confondus et roul├йs, Ayant fait un berceau pour les races futures De vos limons accumul├йs. Toi-m├кme qui te crois la couronne et le fa├оte Du monument divin qui nтАЩest point achev├й, Homme, qui nтАЩes au fond que lтАЩ├йbauche imparfaite Du chef-dтАЩoeuvre que jтАЩai r├кv├й, A ton tour, ├а ton heure, if faut que tu p├йrisses. Ah ! ton orgueil a beau sтАЩindigner et souffrir, Tu ne seras jamais dans mes mains cr├йatrices Que de lтАЩargile ├а rep├йtrir. Nice, novembre 1867
Ce poème de Louise Ackermann nous invite à réfléchir sur notre rapport à la nature et à notre propre égo. N’hésitez pas à explorer davantage de ses œuvres pour découvrir d’autres réflexions puissantes sur la condition humaine et notre environnement.

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