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La Partenza

Francis Vielé-Griffin est un poète majeur du début du 20ᵉ siècle, dont l’œuvre explore des thèmes profonds comme l’amour, la mémoire et la nature. ‘La Partenza’ est un poème riche en émotions, où l’automne symbolise à la fois la beauté éphémère de la vie et la mélancolie des souvenirs. À travers ses vers, l’auteur nous invite à méditer sur le passage du temps et les échos d’un passé révolu.
J’ai choisi l’automne attendri
Et cette heure des ombres longues ;
Je cueille une rose flétrie ;
On marche et les feuilles tombent.
J’ai choisi ce tournant de route
D’où le ciel est plus loin dans le soir ;
Tout est si calme ! on écoute
Des rires au fond de la mémoire…
J’ai choisi ce soir d’automne —
Je suis lâche si tu souris —
Si j’hésite et me retourne,
Je ne reverrai que la nuit.
Aussi bien je me dirais joyeux,
Car la joie est subtile et fait mal

La pluie en fils soyeux
Traîne sur l’horizon pâle.
Aussi bien je me croirais aimé,
Car l’amour est étrange et cruel

Le soleil d’un rire enflammé
Met du sang au bord du ciel.
J’ai honte et j’ai hâte de vivre
Dans le deuil et la mort du monde,
Je ne sais quelle route suivre ;
Mais j’entends mourir les secondes !..
J’ai couru d’abord ; j’étais jeune ;
Et puis je me suis assis :
Le jour était doux et les meules
Etaient tièdes, et ta lèvre aussi ;
J’ai marché, j’étais grave,
Au pas léger de l’amour ;
Qu’en dirai-je que tous ne savent ?
J’ai marché le long du jour ;
Et puis, au sortir de la sente,
Ce fut une ombre, soudain :
J’ai ri de ton épouvante ;
Mais la nuit m’entoure et m’étreint.
D’autres viendront par la prée
S’asseoir au banc de la porte ;
Tu souriras belle et parée,
Du seuil, à ta jeune escorte :
Ils marcheront à ta suite
Aux rayons de ton printemps —
Qu’ont-ils à courir si vite ?
Moi, j’eus, aussi, leurs vingt ans
Ils auront tes sourires
Et ta jeunesse enchantée…
Qu’importe ? qu’en sauront-ils dire :
Moi seul, je t’aurai chantée.
Je suis riche de soirs et d’aurores,
De chants, de parfums, de clarté ;
Quel fruit cueillerais-je encore
Au verger de ta beauté ?
Je suis ivre d’étés et d’automnes,
De fleurs, de fruits et de vins ;
Tu m’as fait de toi-même aumône :
Qu’aurais-je implore demain ?
Mon rêve est réalisé
(L’avais-je rêvé si beau ?)
Et pourtant mon cœur est brisé,
Et je songe qu’on rêve au tombeau.
C’est peu que ces dix années
Au cours de ta vie en fleur :
Les siècles te sont donnés ;
Nous n’avons que des heures.
C’est peu ; et c’est toute la fleur.
Pourtant, de ma vie éphémère ;
La fleur est fanée et j’ai peur,
Car le fruit de la vie est amer.
Tes roses refleurissent aux portes
Quand
Mai s’en revient et rit ;
La fleur de ma vie est morte ;
Et quel est le fruit de ma vie ?
On part à sa guise et l’on chante

Quel écho dira le refrain ?
Ce sont nos vieux airs qui me hantent.
Et comme une angoisse m’étreint —
On part à son heure et sans hâte

Et le pas s’est précipité —
On a choisi la route plate

Nous allons gravir le sentier ;
On part pour se prouver libre,
A son heure, sur la route qui plut

Déjà on est las de la suivre :
N’est plus libre quiconque a voulu.
On part… et l’automne morose
Que l’on croise au tournant du chemin
Flétrit d’un souffle les roses
Qu’on emportait dans la main ;
On part, et la pluie, éployée
Comme une aile, vous frôle la joue :
La pluie banale a noyé
Tes larmes et les mêle à la boue.
On part vers l’aventure neuve ;
Hier est là en sa jeune beauté
Qui sourit sous son voile de veuve ;
On part— et l’on pourrait rester…
Rester ? tu es folle, pensée !
On serait seul — rien ne dure —
Rester comme une ombre aux croisées,
Comme un portrait qui sourit au mur ?
C’est déjà trop qu’on s’attarde ;
Notre heure est loin sur la route —
Qu’est-ce donc que tu regardes
Là-bas ?
Qu’est-ce que tu écoutes ?
Rester ! il ne reste rien
Des rires, des rêves, de l’été…
Ils s’en furent par d’autres chemins.
Je suis las d’avoir été.
N’importe ? pensée,
Alerte !
L’écho de nos pas nous approuve ;
Marchons vers la vaste mer verte
Sur la route qui s’ouvre.
Je t’interpelle dans l’ombre,
Ou me tais pour entendre ta voix —
Le ciel s’est fait bas et sombre
Et pèse comme la voûte des bois —
Ce poème nous rappelle que chaque saison de la vie apporte son lot de réflexions et d’émotions. N’hésitez pas à plonger davantage dans l’œuvre de Francis Vielé-Griffin et à partager vos pensées sur cette belle exploration de l’éphémère.

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