Dans ‘La Peur’, Alfred Jarry explore les profondeurs de l’effroi et des souvenirs marquants. Écrit à une époque où les limites du réalisme et du fantastique étaient redéfinies, ce poème s’inscrit dans la tradition de la poésie moderne en jouant sur des tensions émotionnelles puissantes. L’œuvre nous plonge dans un univers où la peur est palpable, soulignant le rapport complexe entre le souvenir et l’effroi.
Roses de feu, blanches d’effroi,
Les trois
Filles sur le mur froid
Regardent luire les grimoires ;
Et les spectres de leurs mémoires
Sont évoqués sur les parquets,
Avec l’ombre de doigts marqués
Aux murs de leurs chemises blanches,
Et de griffes comme des branches.
Le poêle noir frémit et mord
Des dents de sa tête de mort
Le silence qui rampe autour.
Le poêle noir, comme une tour
Prêtant secours à trois guerrières.
Ouvre ses yeux de meurtrières !
Roses de feu, blanches d’effroi,
En longues chemises de cygnes,
Les trois
Filles, sur le mur froid
Regardant grimacer les signes,
Ouvrent, les bras d’effroi liés,
Leurs yeux comme des boucliers.
À travers ‘La Peur’, Jarry nous invite à réfléchir sur nos propres peurs et souvenirs, ouvrant un espace de contemplation. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres d’Alfred Jarry pour découvrir davantage de ses visions fascinantes.