Ah ! quel beau pays le
Maroc !
Ouarzazate !
Ah ses cigognes tutélaires qui lissent leur bec au
creux de leurs ailes
Quittez votre bureau, votre femme et vos enfants
Venez vite vous entourer de fils barbelés dans des ghettos où des tripes sèchent au soleil
Venez accrocher vos testicules sur les remparts de
Zagora
Allez les récupérer à
Marrakech-la-rouge
laissez hiberner vos souvenirs
et emportez de nouvelles névroses
Pointez votre doigt sur le ciel
Arrachez un peu de soleil de notre sous-développement
Votre impuissance se multipliera en mémoires décapitées
et votre nuit d’encre déploiera
ses murailles en cortèges d’égouts
Attention aux
BCOTS
ils sont voleurs et puants
ils peuvent vous arracher votre cervelle
la calciner et vous l’offrir sur tablettes de terre muette ;
(écoutez plutôt une autre voix) :
le club méditerranée est votre salut
Ambiance française garantie, exigée, remboursée
Montez sur des dromadaires
votre vertige sera à l’image de votre faim tournante votre bouche s’ouvrira pour postillonner chute et pleurs ;
le matin buvez un peu de sang arabe : juste de quoi rendre
votre racisme décaféiné ;
À vos amis offrez votre mémoire tatouée
carte postale de la béatitude en aluminium résonance obscure de votre crâne-morgue ;
Et puis envoyez-vous un
Arabe
il est nature, un peu sauvage
mais d’une virilité…
Sexe en lambeau de chair déracinée
restera
suspendu au fil de votre mémoire honteuse
Vous ne pourrez plus le chasser de vos phantasmes
il vous éjaculera l’humiliation et le viol en plein visage
Blessés
vous vous entasserez sous les arbres apprivoisés vous verrez les étoiles se dissoudre dans vos rêves faciles
la fièvre montera et vous cracherez du sang
sur vos bons sentiments
les charognes iront vous crucifier
à l’ombre du merveilleux soleil du club
maméditerranée.