Ô fils que son
Père abandonne !
Agneau qui fut la proie des loups,
Qui fut suspendu par trois clous,
Ta mère à tes pieds se désole
Et
Jean son fils qui la console
Voit son
Dieu mort sur une croix
Et ne peut croire ce qu’il voit.
Ne plus entendre
Dieu crier
Et ne plus voir le sang couler !
Le
Dieu qu’on gifle et qu’on malmène,
C’est le
Dieu d’amour qui me traîne
Où je ne voudrais pas aller.
Je vois toujours le sang couler,
J’entends le cri du
Dieu qu’on tue.
Comment échapper à sa vue ?
J’ai crucifié le
Dieu vivant,
J’ai peur du
Dieu pauvre et sanglant,
S’écrie le centurion qui tremble.
J’ai peur du
Dieu qui me ressemble.
Le ciel est noir, le sol se fend,
Les morts se mêlent aux vivants.
Est-ce le jour de la colère ?
Tout va-t-il tomber en poussière ?
Si
Jésus tremble à son trépas,
Comment ne tremblerais-tu pas?
C’est la peur qui te purifie,
Son amour qui te crucifie À ses côtés comme un voleur.
Réfugie-toi dans sa douleur.
Dans sa plaie à son flanc béante.
Cache-toi dans sa plaie sanglante.