La Quête du Songe Oublié
I.
Dans l’ombre épaisse d’une nuit aux austères charmes,
Un jeune poète, aux yeux maudits, court à l’alarme ;
Errant dans une forêt aux murmures lugubres,
Il cherche, las de rêve, la clef de ses songes obscurs.
II.
Sous le voile brumeux, aux arbres sépulcraux,
Le destin s’inscrit, funeste et mystérieux ;
Fuyant l’éclat du jour, il erre en son silence,
Craignant de voir se briser l’éphémère espérance.
III.
Ô forêt hantée, où s’entrelacent songes et vie,
Toi qui abrites l’âme en quête d’infini,
Accueille le jeune poète en proie à son mal,
Dont le verbe, tel un fardeau, pèse lourd sur ses voiles.
IV.
« Ô sombre sylve, messagère de mes chimères,
Dis-moi le chemin pour fuir ces misères ! »
Ainsi s’élança en un vibrant appel sincère,
L’homme aux rêves déchirés par l’écho de ses prières.
V.
Au détour d’un sentier, le destin se fait l’ombre,
Révélant mille reflets aux âmes que l’on encombre ;
Dans le murmure des feuilles, un secret se dévoile,
La voie vers l’oubli, qu’en vain, jamais se dévoile.
VI.
Le poète, aux pas tremblants, observe l’horizon,
Où la lueur d’un songe se mêle à la raison ;
La forêt lui contait, en soupirs et en pleurs,
Qu’il fallait renoncer aux chimères du cœur.
VII.
« Ô destin cruel, pourquoi mettre sur ma voie
Des énigmes funestes, emplies de trahison ?
Suis-je donc condamné à l’errance infinie,
À vivre l’entre-deux mondes, sans trêve ni répit ? »
Ainsi, morne question, la voix du rêve s’enfle,
Mêlant l’écho d’un passé que le temps lui déchire.
VIII.
Les vieux chênes, témoins des siècles effacés,
Se taisaient dans l’ombre, veillant sur le passé ;
Ils parlaient aux échos d’un langage ancien,
Desservant au poète le chemin de son destin.
IX.
Au cœur de cette labyrinthique immensité,
Se trouvait une clairière de pâles vérités,
Où le rêve et la raison, en duel éternel,
Laissaient sur chaque brin un douloureux rituel.
X.
Là, dans la pénombre d’un frisson d’espérance,
Le poète, en silence, entama sa sentence :
« Ô forêt, guide-moi vers l’ultime oubli,
Là où se fondent ensemble vie, rêve et ennui. »
XI.
Les pas du jeune errant, rythmés par le soupir
Du vent qui, par misère, venait le lui répéter,
Furent en échos moroses sur le tapis de feuilles,
Marquant d’amertume les heures qui s’enfuient et s’éveillent.
XII.
Dans le labyrinthe sombre, sous un ciel d’ambre chaud,
Il vit surgir, tel un mirage, un lac d’eau pure,
Où les reflets de ses rêves, jadis doux et sincères,
Se fondaient en larmes d’ombre, aux visages de pierre.
XIII.
« Ô lac de vérité, miroir de mon empêchement,
Dis-moi si mon cœur à jamais reste en errant ;
Suis-je l’enfant d’un destin, prisonnier de ses vœux,
Destiné à l’oubli, aux ténèbres des cieux ? »
Ainsi, en un murmure, le vent-rangeait ses doutes,
Révélant l’ultime songe que le hasard redoute.
XIV.
Sa voix, émue et fragile, se mêlait à la brise,
Dont le souffle éphémère en un instant se déguise ;
Le jeune poète, perdu en une quête sans fin,
Accablé par le temps et le péché de ses chagrins,
Se voyait la vie, dérobée par l’implacable destin,
Qui, sans pitié, marquait son âme aux traits incertains.
XV.
Les arbres centenaires, tels des gardiens immémoriaux,
Chantaient des odes anciennes aux accords solennels,
Racontant la douleur des âmes en perdition,
Qui, dans l’ombre des songes, succombaient à leur prison ;
Leurs murmures, comme des litanies d’une ère révolue,
Annonçaient l’heure funeste de la quête absolue.
XVI.
Alors qu’au loin se dessinait le contour d’un rêve,
Se leva un chœur de voix, échos d’une douleur brève,
« Va, poète écorché, vers l’oubli promis,
Laisse derrière toi ces chimères, et sois à jamais admis »
À l’oracle du néant, où s’évanouit toute lumière,
Effaçant du destin l’empreinte de sa prière.
XVII.
Le ciel, en un ultime soupir, se teinta de pourpre,
Tandis que la forêt, en un silence d’une coupure,
Offrait au poète maudit l’ultime relique :
Une clarté incandescente, aux reflets d’une musique,
Qui guidait ses pas fatigués, drapés d’un voile d’ombre,
Vers la frontière des mondes, là où tout s’encombre.
XVIII.
« Ô destin implacable, voilà mon triste aveu,
Que le rêve s’entrelace en mon être malheureux.
Si je dois m’abîmer en ce gouffre de désespoir,
Que l’oubli me recueille, enfin, dans son noir espoir. »
Telles furent les paroles, las séraphins du temps,
De celui qui, dans la nuit, se perd en un chant.
XIX.
Au cœur d’une clairière où le temps semblait s’arrêter,
Le jeune poète découvrit un banquet délétère,
Les vestiges d’une vie où l’illusion prenait place,
Chaque pas en cette forêt se faisait lourde disgrâce.
Les ombres des arbres, aux contours oubliés,
Évoquaient des souvenirs de jours désormais effacés.
XX.
Ainsi, arpentant ce monde aux reflets incertains,
Il se vit dévoiler l’éphémère dessin du destin :
Le rêve qu’il chérissait, aux éclats de mélancolie,
N’était qu’un mirage cruel, fruit d’une illusoire utopie.
Le cœur en sanglots, en quête du remède ultime,
Il s’avançait, pâle ombre, vers l’horizon qui s’abîme.
XXI.
Dans un ultime dialogue, la forêt parla en vers,
« Toi que le sort a réduit à un pire univers,
Choisis, en ce carrefour, de t’abandonner au néant
Ou de porter, jusqu’au bout, ton fardeau étouffant. »
Telle était l’offrande du vent, mélancolique et sublime,
Une dualité funeste entre l’oubli et l’abîme.
XXII.
« Ô voix du silence, délivre-moi de ce supplice,
Car mon âme se meurt sous une infinie malice ;
Si l’oubli est un havre aux confins de la délivrance,
Qu’il prenne mon cœur, et gommera ma souffrance. »
L’écho de ses mots, à l’unisson avec la nuit,
Proclamait le triste destin d’un rêve qui s’enfuit.
XXIII.
Alors, le voile se ferma sur le sentier des chimères,
Et l’ombre de l’oubli, implacable, scella ses prières ;
Le jeune poète, au pas vacillant et résigné,
S’engagea vers l’ultime frontière d’un monde inexisté.
La forêt, complice des âmes en errance et en peine,
L’emporta doucement vers une silhouette souveraine.
XXIV.
En un dernier sursaut, une vision se dévoila :
Un lac d’argent murmura le secret de son émoi,
Où se fonde la frontière effilée entre rêve et vie,
En un miroir captif de douleur et d’harmonie.
Dans ces eaux profondes, l’âme du poète s’éteignit,
Emportée par l’oubli, que nul ne peut contredire.
XXV.
Là, sur le rivage, la réalité se fit fugitive,
Dissolvant ses dernières lueurs d’un éclat furtif ;
Le rêve, jadis sanctuaire d’une douce illusion,
Devint le tombeau funeste d’un ultime cri, d’une passion.
Les cygnes, silencieux, pleurèrent cette tragédie,
Témoins émus d’un destin voué à l’agonie.
XXVI.
Tandis que l’aube naissante effleurait le ciel d’or,
Se mua en un funeste adieu aux splendeurs d’autrefois ;
Le poète, égaré, résigna son âme à l’absence,
Laissant derrière lui la vie, portant en son silence
L’amertume d’un songe, d’un rêve à jamais brisé,
Où se mêlaient l’amour, la haine et la beauté.
XXVII.
Ainsi, dans la pénombre d’une forêt désolée,
Se scellaient les serments d’un destin déjà fané ;
L’homme aux vers torturés, en quête d’un ultime repos,
Fut englouti par l’oubli, tel un fruit moribond et clos.
La nature, en écho vibrant, offrit en silence sa clameur,
Devenant le lugubre écrin d’un rêve en sa demeure.
XXVIII.
Le vent, messager des âmes en quête de pardon,
Chantait une complainte, funeste mélancolie d’un frisson ;
« Ainsi s’achève la quête, ô poète, âme en errance,
Ta vie n’est qu’un songe, éphémère et de triste cadence. »
Ces mots, lourds de sens et d’un destin inéluctable,
Résonnèrent dans le cœur humain, d’un éclat ineffable.
XXIX.
Là, sur le seuil du néant, entre rêve et réalité,
Il s’effaça en silence, laissant des traces d’éternité ;
Chaque vers, chaque soupir, chaque larme semée en chemin,
Devint l’hommage douloureux d’un destin orphelin.
Le jeune poète, en s’abandonnant aux ombres de la nuit,
Fit de son existence la plus tragique des mélodies.
XXX.
Et dans le fracas silençieux de son ultime retour,
La forêt, en gardienne des âmes, scella son sombre séjour ;
Le rêve et la réalité, fusionnés dans une ultime clameur,
Se mêlèrent, inexorablement, aux pleurs d’un cœur en douleur.
Ainsi se conclut la quête d’un destin maudit,
Où l’oubli, comme un funeste baume, accoucha l’infini.
XXXI.
Que retentissent, en nos âmes, ces vers d’un triste écho,
Miroir de nos propres vies, d’un destin semblable et clos ;
Car dans la quête du rêve, entre l’ombre et la clarté,
Se cache souvent le passage vers l’ultime vérité.
Le poète, par son adieu, nous enseigne en son silence,
Que la vie est un songe fragile, offrant l’oubli en offrande.
XXXII.
Ô lecteur, contemple en ces strophes le douloureux chemin,
Celui d’un être égaré, par le destin vaincu par la faim ;
Car chaque mot, chaque vers, porte en lui l’empreinte amère
De la lutte incessante entre la foi et l’éphémère.
Dans l’union du rêve et de la réalité, la fin se dessine,
Tragique, inévitable, et d’une beauté divine.
XXXIII.
Et lorsque le dernier souffle du poète embrassa la nuit,
La forêt, dans un murmure, répandit son triste bruit :
« Voici l’oubli, ultime refuge des âmes en peine,
Où s’éteint la lumière, et se noie toute rengaine. »
Ainsi, le destin, en sa rigueur, scella l’égide du temps,
Fermant à jamais le chapitre d’un rêve incandescent.
XXXIV.
Le voile du crépuscule, aux reflets d’un adieu éternel,
Enveloppa l’âme éperdue d’un artiste sans appel ;
La quête amorphe se mua en un souvenir funeste,
Où, dans la pénombre ultime, l’espoir se fit geste.
Telle fut la fin inévitable d’un poète maudit,
Dont la vie, en un soupir, s’éteignit dans un infini.
XXXV.
Ô chère forêt, en ton sein où le rêve se confond,
Garde en mémoire l’âme de ce poète vagabond ;
Qu’en chaque feuille frémissante et en chaque ombre errante,
Puisse se lire son destin, noble, douloureux, et fluant.
Car c’est en cette tragédie, en ce cruel renoncement,
Que se scelle le sort des âmes en quête d’un doux moment.
XXXVI.
Ainsi s’achève, dans l’univers d’un songe naufragé,
Le périple du poète, en sa quête tant espérée :
Un voyage entre rêve et réalité, aux destins entremêlés,
Où la tristesse sublime tisse en silence la vérité.
Nul retour n’est possible, l’oubli règne en souverain,
Emportant à jamais l’écho funeste d’un destin chagrin.
Que chaque vers résonne en vous tel un écho de vérité,
Un doux rappel de cette lutte éternelle en humanité,
Où le rêve se fait ombre et la réalité, implacable sépulcre,
En un chant tragique qui de nos vies laisse l’empreinte d’un crépuscule.
Fin.