Le Chant du Vent dans la Vallée
Sous l’œil doux des collines et l’éclat du matin,
Un poète vagabond, aux pas chargés d’émoi,
Errant en quête d’un sens, berceur de son destin.
Le vent y courait libre, messager sans chaîne,
Mêlant avec ses airs le soupir et la voix,
Il chantait les secrets des bois, des fleurs anciennes,
Harmonieux compagnon du cœur et des lois.
Le poète, pâle ombre aux regards profonds et clairs,
Portait aux lèvres sèches un songe insouciant.
Dans ses mains s’effaçaient les tristesses éphémères,
Quand sur la vallée soufflait cet air exaltant.
Il dit alors, pensif, sous la ramée un instant :
« Que suis-je, si ce n’est l’écho d’un souffle aimant ?
Fils de cette nature et de ses doux tourments,
Vagabond sans demeure, mais frère du vent ? »
La nature à son tour, par le bruissement tendre
Des feuilles, des ruisseaux, confia son langage ;
Chaque souffle, chaque brise semblait vouloir lui rendre
Le chant du monde vaste au-delà de l’ombre et l’orage.
Ainsi, le vent emporta les pensées de l’âme,
Dans un ballet doux, symphonie d’accords mêlés,
Et l’homme, s’abandonnant à cette noble flamme,
Se fit instrument vivant des hymnes révélés.
Une tourterelle hulula sur une branche haute,
Son trille aigu et clair fendit l’azur sans fin.
Le poète s’inclina sous cette note exquise,
Puis reprit son chemin, doucement, pas incertains.
Les arbres semblaient lui parler d’une voix muette,
Les fleurs s’épanouissaient en un doux halo,
Et tandis qu’il marchait, leur présence discrète
Faisait vibrer en lui le mystère et le flambeau.
Dans cette symphonie où tout se confondait,
L’homme et le vent s’unirent en fervente danse.
Son âme, telle une flamme qui jamais ne s’éteignait,
Trouva dans la nature son ultime espérance.
Et brusquement, là-bas, sur la crête bleutée,
Une lumière dorée vint rompre le silence.
Le poète contempla cette clarté exaltée
Comme un aurore neuve, symbole d’aisance.
Alors il parla, haut, à la vallée entière,
Offrant ses vers simples, échos d’harmonie :
« O souffle indompté, messager de la terre,
Tu guides nos âmes vers leur douce vie. »
Le vent répondit par un souffle plus léger,
Virevoltant au gré des dents du paysage,
Comme pour sceller l’instant, pacte sacré,
Entre cœur humain et le brillant paysage.
Le poète, rassasié de ce lien profond,
S’allongea dans l’herbe où le vent le caressait,
Sa pensée s’effaça, douce plénitude au fond,
Et dans ce bien-être, son esprit s’abandonnait.
La vallée, désormais temple d’un paisible accord,
Chantait avec lui, une promesse éclatante :
Qu’en chaque son du vent, en chaque monde d’or,
Vibre un reflet éternel d’âme apaisante.
Ainsi finit la quête au sein de la nature,
Où l’homme et le souffle en tendre orchestre jouent,
Et dans ce partage d’unisson pure,
Le poète trouve enfin ce qu’il cherchait partout.