avant que la nuit ne plie ses couvertures
et que les oiseaux ne peignent leurs plumes
avec la couleur du matin
J’ai regardé ma mère au fond des yeux
et cela a suffi à me rafraîchir le visage
J’ai revêtu le bleu du ciel
jeté le soleil sur mes épaules
et semé mes pas dans le sillon des rêves
La route s’est avérée plus longue
que l’exil que je m’imaginais
Dans le temps qui m’était fixé
j’ai parcouru la distance de deux générations
et enduré les feux qui torturaient mon âme
Les vagues de la mer lavaient mes pieds de leur fatigue
et m’arrosaient de temps à autre
de souvenirs où je m’oubliais
Lorsque j’ai senti que la soif
ouvrait une porte dans ma poitrine
j’ai lancé mes mains entre deux vagues ricanantes
L’eau n’a fait de moi qu’une gorgée
La soif de l’eau était plus forte que la mienne !