Mouette au sage cœur qui ne t’es pas enfuie
D’une chair triste en proie aux péchés bien-aimés.
De leurs perfides nœuds, mes mains faibles délie.
Et conjure à jamais le dangereux ennui
De traverser tout seul le sommeil et la nuit
Quand mon rire emplissait de chaudes matinées.
Je savais moins aimer quand j’étais moins amer.
Aujourd’hui, je resonge aux fautes pardonnées.
Et mes yeux, dites-vous, ont le goût de la mer.
Accueille-moi, cœur d’ombre, où tout péché s’efface.
J’oublierai les prénoms que tu ne peux entendre.
La vieille cour étouffe de lys ; la terrasse
Est brûlante où j’aimais à quinze ans de m’étendre
Pour braver le soleil comme la mort en face.
Tu t’étonnes du ciel liquide et de ses signes ;
Les dos sombres des bœufs vont émerger des vignes
Et le bouvier adolescent qui les ramène.
Humble et majestueux, les pieds nus et paisibles.
Dénude, face au ciel, sa fauve argile humaine.
Et propose au soleil sa poitrine pour cible.