L’automne a déployé son manteau de brouillard,
Je marche solitaire au long des avenues.
Le vent glace mes mains et mon pauvre regard,
Cherchant en vain l’éclat de tes formes connues.
Voici le banc désert où nous parlions d’aimer,
Sous l’or des marronniers qui pleurent leur feuillage.
Ton rire s’est enfui, je ne puis le semer
Dans ce jardin fané, captif de son veuvage.
Une ombre, ton parfum, flotte encore en ces lieux,
Fantôme déchirant d’une ardeur effacée.
La douleur est un monstre aux ongles curieux
Qui fouille lentement ma poitrine glacée.
Mais va, pars loin de moi, loin de ce ciel marbré,
Si ton bonheur renaît sous un autre visage.
Je garde le silence, et mon cœur déchiré
Bénira tes chemins, seul, sur ce froid rivage.

