L’hiver a recouvert nos rires d’un linceul,
Et l’or de nos étés se perd dans le brouillard.
Je demeure immobile, égaré, sombre et seul,
Devant l’âtre éteint où s’endort le hasard.
Je range dans le noir tes lettres, tes parfums,
Reliques d’un passé que le temps déshabille.
Ces objets sont témoins de nos rêves défunts,
Fragiles souvenirs que mon âme éparpille.
Nul cri de haine ici, nul reproche amer,
Seulement le silence et la douceur des choses.
Notre histoire s’éloigne comme l’onde à la mer,
Il faut savoir faner pour comprendre les roses.
Adieu, tendre bourreau de ma joie éphémère,
Je laisse à l’horizon s’envoler nos serments.
Pour que naisse demain, de cette froide terre,
L’espoir d’un renouveau, loin de nos tourments.

