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Laisse des Corolles
Dans ‘Laisse des Corolles’, Jean de Bosschère invite le lecteur à une exploration poétique de la nature et de la spiritualité. Écrit au début du 20ᵉ siècle, ce poème plonge dans les senteurs et les couleurs qui transcendent la réalité, révélant les réflexions intérieures d’un être en quête de paix et de connexion avec le divin. Découvrez comment la beauté du monde naturel et les émotions humaines s’entrelacent dans cette œuvre unique.
Laisse des corolles toutes les mains apaiser ton cœur de doigts parfumés délivre les pivoines de ta gorge et sacrifie les chardons secs de ton âme. Puis ce sera pourpre et tout d’iris comme aux âges où dort le serpent sur la voûte blanche de la poitrine sous l’ombre des fougères métalliques Entre sans honte parmi ces duvets embaumés, avènement sur cette buée du jardin bleu matinal faite de rosée et de la vapeur grave du café, cocon à l’aurore des tressaillements d’homme ! Mon Dieu ne m’abandonne pas encore aux parfums des foins coupés au soleil. Pourtant, ah ! pourtant, fenouils, thyms et menthes ! laisse un instant dévier tes puissances tendues. Que je m’arrache un instant. Et si je perds la trace gagnée, je reprendrai la charge céleste aux mains des temps où l’on croyait. Où couvait alors cette foi que la nature d’arbres d’hommes, de fruits, de bêtes de brebis albines, d’abeilles, Que la couleuvre arabesque persane les soies pérégrinantes de la Vierge, que le frémissant hasardeux paysage étaient le visage acquiesçant de Dieu. Je reviendrai certes, je serai revenu, si je puis vaincre ces moutonnements d’extases soutirer mes pieds des lianes ironiques fleurs sortir en soc triomphal de ce trèfle odorant. Je me chargerai alors d’épreuves rajeunies dépasserai une nouvelle fois les masques des pontifes, des larves, des dieux, des carabes, la vaste plaine multicolore de l’univers. Je fuirai le panier des fleurs à gazelles où j’ai aventuré mes jambes oubliées, dans l’aube d’aujourd’hui et buée, parfum du foin, confusion du cœur et de la gorge Et vague sur vague, épiaire après sauge, me penchent sur la prairie revenue vieille vision, la terre sourit d’amphibies bouches d’holocaustes et de toutes les larmes de ses victimes offertes. Et si tu viens vêtu de ta vraie forme, je verrai une fille vipère tireuse de sang, un corbeau sourd qui plonge son bec plombé sous l’arc de la clavicule gardienne. Si tu m’approches alors, ô Connu, sur ma vague de fleurs retrouvées, et que je sois sans crime terrestre, j’écraserai tes cent têtes louches, entre deux roches ferrugineuses. D’immenses cailloux je ferai des pétrins moulerai avec tes cervelles des pages divines ou te prouverai, énorme, ma rage. Mais peut-être ton sourire des aurores se mêlera aux parfums des foins en fleurs et t’ouvrira encore mon cœur sans attendre l’heure des accusations, justes flammes.
Ce poème nous rappelle l’importance de la nature dans notre quête spirituelle. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Jean de Bosschère et à partager vos réflexions sur la richesse poétique de ses écrits.