Le soir verse sur nous ses ombres de velours,
Et l’air s’emplit déjà d’un vertige enivrant ;
Je bois dans ton regard le philtre des amours,
Océan de douceur au ressac dévorant.
Ta main sur mon émoi pose un sceau de brûlure,
Et nos soupirs muets s’unissent en écho ;
Ton souffle sur mon cou, divine et douce injure,
Éveille en ma poitrine un rythme nouveau.
C’est l’alchimie sacrée où l’âme se dévoile,
Dans la soif de tes bras, je me perds et je fuis ;
Nos corps sont le creuset où s’allume l’étoile,
Un soleil éclatant au milieu de la nuit.
Laisse le temps mourir au seuil de ce mystère,
Car l’éternité s’ouvre à la soif des amants ;
En ce val de plaisir, loin du bruit de la terre,
Nous goûtons, éperdus, l’ivresse du moment.

