L’Amour Discret de Nicolas Germain Léonard est un poème captivant qui plonge le lecteur dans un univers où l’amour se dévoile timidement. Écrit au cours du 19ᵉ siècle, il explore les thèmes de la passion et de la pudeur à travers l’interaction délicate entre Damon et Lucinde. Ce poème reste significatif aujourd’hui car il aborde la complexité des sentiments humains, tout en évoquant un paysage naturel apaisant.
Dans un bois où Phébé versait un faible jour, Damon s’abandonnait aux rêves de l’amour; Il adorait Lucinde, et la nymphe craintive Brûlait, sans l’avouer, d’une ardeur aussi vive : Un peu d’orgueil, peut-être, et beaucoup de pudeur Retenait ce secret dans le fond de son cceur ; Mais ses soupirs naïfs, son regard doux et tendre, Disaient ce que sa bouche eût craint de faire entendre. Le cristal d’un ruisseau l’attire au même bord Où Damon gémissait des rigueurs de son sort. Fraîche comme ses fleurs, négligemment vêtue. Dans les simples atours d’une jeune beauté Qui va fuir dans le bain les chaleurs de l’été. Elle arrive, et promène une inquiète vue. Ô fortuné berger ! jouis de tant d’appas ! À tes yeux éperdus, Lucinde est toute en proie. Je te vois tressaillir, quand ses pieds délicats Commencent à quitter leur vêtement de soie. Quand elle ouvre sa robe, et qu’un sein palpitant, Avec un doux effort, s’en échappe à l’instant ; Et lorsque dénouant sa modeste ceinture, Elle semble sortir des mains de la nature. Bientôt, croyant n’avoir de témoins que les cieux, Troublée au bruit du vent, confuse d’être nue, N’osant se regarder, craignant d’être aperçue, Elle s’ouvre un abri dans les flots ténébreux. De ses membres unis, l’eau mollement pressée Réfléchit autour d’elle un éclat de rosée : Quelquefois ses cheveux, d’un voile humide et frais, Embrassent à demi tous ses charmes secrets. Comme un lys humecté des larmes de l’aurore, Elle fleurit dans l’onde, et s’embellit encore. Damon la voit, s’enflamme, et vole vers le bain : Le seul penser du crime aussitôt le rappelle (Si pourtant il en est dans un amour fidèle !), Il fuit, et sur les bords du dangereux bassin, Jette ces vers, tracés d’une timide main : « L’amour va te garder ; baigne-toi sans alarmes ! D’autres yeux que les siens ne verront point tes charmes. »
Ce poème nous invite à réfléchir sur la nature de l’amour et du désir, tout en soulignant la beauté de la retenue. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Léonard et à partager vos pensées sur ce poème intemporel.