Loin de tes bras chéris, je contemple le soir,
Quand l’ombre étend son voile et noie l’horizon blême.
Je cherche dans les cieux un céleste miroir,
Pour y voir le reflet de l’être que j’aime.
Vois-tu cet astre pur, cette reine d’argent,
Qui verse sur le monde une pâle lumière ?
Elle unit nos regards dans son disque changeant,
Et franchit l’océan, messagère éphémère.
Malgré les continents, l’exil et la froideur,
Nos âmes se rejoignent au zénith des étoiles ;
Je sens ton cœur battre au rythme de ma peur,
Quand la nuit sur la terre a déployé ses voiles.
Dors, mon amour lointain, sous la même clarté,
Car l’espace n’est rien pour l’amante fidèle.
Dans l’éther infini de notre éternité,
Mon baiser te parvient sur une lueur frêle.

