J’ai vu l’éclair soudain obscurcir ton regard,
Quand ma sotte colère a soufflé la tempête ;
Je viens déposer là, sans ruse et sans fard,
Cet orgueil insensé qui me troublait la tête.
Les mots sont des ciseaux qui tranchent le lien d’or,
Et j’ai brisé, hélas ! l’harmonieuse lyre ;
Mais mon cœur, naufragé, bat et palpite encore,
Dans l’espoir douloureux d’un unique sourire.
Laisse-moi rebâtir sur ce sol ruiné,
Une arche plus solide où la paix se dépose ;
L’hiver fuit devant nous, le temps est pardonné,
Si ta main dans ma main doucement se repose.
Ce n’est point par pitié que je quête ta voix,
Mais pour que notre amour, plus fort que l’infortune,
Retrouve la clarté de la première fois,
Comme un lac apaisé sous un rayon de lune.

