L’orage s’est éteint sur la plaine meurtrie,
Et le silence lourd, tel un voile d’hiver,
Vient glacer le foyer d’un regret doux-amer,
Où mon cœur orgueilleux tristement s’avarie.
J’ai laissé la colère, hélas, dicter sa loi,
Et lancer des éclairs qui ne m’appartiennent pas ;
Je reviens humblement, ralentissant le pas,
Pour chasser ce brouillard qui m’éloigne de toi.
Vois, le nœud se desserre et la corde s’apaise,
Il ne faut point laisser le venin du dépit
Consumer notre amour dans un sombre répit ;
Que ta main dans la mienne à nouveau se complaise.
Pardonne ces tourments, ces vaines déraisons,
L’amour sait traverser la plus noire tempête ;
Relevons ce défi, relevons la tête,
Et bâtissons la paix pour les autres saisons.

