L’orage a déserté l’azur de ton regard,
Et mes mots, tels des fers, ont blessé le silence.
Je viens poser ici, sans détour ni fard,
Le poids de mes regrets et de ma dissidence.
Je ne cherche point l’or d’une vaine raison,
Je ne veux que briser ce mur de solitude ;
Car sans toi, mon amour, ma vie est prison,
Et mon âme se perd dans l’âpre lassitude.
Vois, le ciel s’éclaircit sur la plaine indécise,
Telle une aube nouvelle après la nuit des pleurs.
Que ta main dans la mienne à nouveau se précise,
Pour chasser loin de nous les ombres et les peurs.
Pardonne à l’imprudent qui a su te peiner,
Accepte ce rameau d’une paix espérée ;
Laisse encore une fois notre feu dominer,
Sur la cendre froide d’une heure égarée.

