L’aurore diaphane, aux doigts de pur satin,
Écarte doucement le voile du matin.
Un rayon paresseux traverse le volet,
Pour peindre sur ta peau un timide reflet.
Ton souffle régulier, comme une onde apaisée,
Berce mon cœur épris d’une langueur boisée.
Enseveli, rêveur, dans les plis du lin blanc,
Tu sembles un ange, au repos nonchalant.
L’arôme familier d’un nectar noir et chaud
Se mêle à la tiédeur qui règne sous ta peau.
Il n’est point de trésor, ni d’or, ni d’ambroisie,
Qui vaille ce frisson dont l’âme est saisie.
Ouvre tes yeux profonds, mon astre, mon amour,
Voici que s’accomplit la promesse du jour.
Rien n’existe, hormis nous, dans cette chambre close,
Où l’amour s’épanouit comme s’ouvre une rose.

