L’aurore timide ose, en rayons incertains,
Caresser le volet de sa blanche lumière ;
Tout se tait, tout s’apaise en cette heure première,
Où la nuit s’évapore aux frissons des matins.
Tu dors, et sur ton front une mèche s’égare,
Le lin froissé dessine un vallon de douceur.
J’écoute, retenu, le chant de ton grand cœur,
Précieux diamant qu’un écrin de chair pare.
Nul besoin de parler pour se dire je t’aime,
La paix de ton sommeil est mon plus beau discours.
Le temps suspend son vol, complice de nos jours,
Et grave dans l’air pur ce silencieux poème.
Rien n’égale l’instant de ce réveil béni,
Où l’âme à tes côtés doucement se réveille ;
Je goûte le présent, cette humble et douce merveille,
D’un amour quotidien qui touche à l’infini.

