Quand l’hiver posera sa neige sur nos têtes,
Et que le temps peindra nos fronts de ses sillons,
Nous serons deux grands chênes bravant les tempêtes,
Unis par la racine en de profonds maillons.
Je verrai dans tes yeux la même étincelle
Que celle des matins de notre premier jour ;
Ta beauté changera pour devenir celle
D’une âme façonnée au feu de mon amour.
Loin des flots tourmentés de la jeunesse folle,
Notre barque a trouvé le port de la douceur ;
Si le temps, ce voleur, doucement s’envole,
Il ne peut rien contre l’union de nos cœurs.
Viens, donnons-nous la main pour la route dernière,
Sans craindre le déclin, sans regret, sans remords ;
Car notre amour s’étend telle une lumière
Qui survit au silence et qui vainc tous les sorts.

