Je t’observe en silence au détour du chemin,
Et mon âme se tait quand ton regard se pose.
Je tremble de frôler l’ombre de ta main,
Comme on craint de briser la nacre d’une rose.
Ce masque de froideur que je porte le jour,
Dissimule un brasier qui me brûle les veines.
J’étouffe sous le poids de ce terrible amour,
Prisonnier de l’orgueil et de mes vaines peines.
Combien de mots mourants sur mes lèvres glacées,
Ont sombré dans l’oubli sans jamais t’atteindre !
Mais l’heure est arrivée d’offrir mes pensées,
De laisser ce flambeau, enfin, ne plus s’éteindre.
Écoute donc ce cri que la peur retenait,
Le voile se déchire et mon cœur se délivre.
Je t’aime, ô doux tourment, comme l’on renaît,
Et je n’ai plus que toi pour désir et pour vivre.

