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Le Cœur
Jean Stanislas de Boufflers, poète du XVIIIe siècle, nous invite à découvrir son poème ‘Le Cœur’. Dans cette œuvre, il dépeint avec finesse les nuances de l’amour et la diversité des cœurs humains. Cette réflexion poétique reste pertinente aujourd’hui, car elle interroge nos perceptions des émotions et des relations. Plongez dans cet univers où le cœur, symbole central, prend toute sa dimension.
Le cœur est tout, disent les femmes, Sans le cœur point d’amour, sans lui point de bonheur : Le cœur seul est vaincu, le cœur seul est vainqueur. Mais qu’est-ce qu’entendent ces dames En nous parlant toujours du cœur ? En y pensant beaucoup, je me suis mis en tête Que du sens littéral elles font peu de cas. Et qu’on est convenu de prendre un mot honnête Au lieu d’un mot qui ne l’est pas. Sur le lien des cœurs en vain Platon raisonne, Platon se perd tout seul et n’égare personne ; Raisonner sur l’amour, c’est perdre la raison ; Et, dans cet art charmant, la meilleure leçon, C’est la nature qui la donne. À bon droit nous la bénissons. Pour nous avoir formé des cœurs de deux façons ; Car que deviendraient les familles, Si les cœurs des jeunes garçons Étaient faits comme ceux des filles ? Avec variété nature les moula. Afin que tout le monde en trouvât à sa guise : Prince, manant, abbé, nonne, reine, marquise, Celui qui dit sanctus, celui qui crie allah! Le bonze, le rabbin, le carme, la sœur grise. Tous reçurent un cœur, aucun ne s’en tint là. C’est peu d’avoir chacun le nôtre, Nous en cherchons partout un autre. Nature, en fait de cœurs, se prête à tous les goûts ; J’en ai vu de toutes les formes, Grands, petits, minces, gros, médiocres, énormes; Mesdames et messieurs, comment les voulez-vous? On fait partout d’un cœur tout ce qu’on en veut faire; On le prend, on le donne, on l’achète, on le vend; s élève, il s’abaisse, il s’ouvre, il se resserre ; C’est un merveilleux instrument : J’en jouais bien dans ma jeunesse; Moins bien pourtant que ma maîtresse. Ô vous ! qui cherchez le bonheur, Sachez tirer parti d’un cœur. Un cœur est bon à tout, partout on s’en amuse ; Mais à ce joli petit jeu, Au bout de quelque temps, il s’use. Et chacune et chacun finissent, en tout lieu. Par en avoir trop ou trop peu. Ainsi, comme un franc hérétique. Je médisais du Dieu de la terre et du ciel. En amour j’étais tout physique; C’est bien un point essentiel. Mais ce n’est pas le point unique. Il est mille façons d’aimer; Et ce qui prouve mon système, C’est que la bergère que j’aime En a mille de me charmer : Si, de ces mille, ma bergère. Par un mouvement généreux. M’en cédait une pour lui plaire, Nous y gagnerions tous les deux.
En conclusion, ‘Le Cœur’ de Boufflers nous pousse à réfléchir sur l’amour sous toutes ses formes. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de cet auteur ou à partager vos impressions sur ce poème captivant.